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Октябрь
2024

Ascendance, la start-up industrielle qui espère décarboner l'aviation

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Créée en 2018 par Jean-Christophe Lambert, Thibault Baldivia, Clément Dinel et Benoit Ferran, Ascendance s'est rapidement imposée parmi les acteurs les plus prometteurs de la décarbonation de l'aviation. Basée à Toulouse, la start-up développe deux innovations majeures : Atea un avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL) et Sterna, un système de propulsion hybride électrique. " Nous développons deux produits : un avion VTOL qui peut réduire jusqu'à 80 % des émissions carbone par rapport à un hélicoptère, et un coeur hybride électrique que nous proposons à d'autres constructeurs pour décarboner leurs avions ", détaille Jean-Christophe Lambert, cofondateur et PDG d'Ascendance. 

Contribuer à décarboner l'aviation

L'idée d'Ascendance a germé dans l'esprit d'un groupe d'ingénieurs animés par l'envie de décarboner l'aviation. Après avoir contribué au développement du premier avion électrique d'Airbus, ils ont donc décidé de l'aventure en créant leur propre start-up. " Nous avons constaté que la propulsion hybride pouvait avoir un impact significatif sur la décarbonation de l'aviation " explique Jean-Christophe Lambert, 

En seulement cinq ans, la start-up a connu une forte croissance, passant de quelques collaborateurs à plus de 100 salariés aujourd'hui. Soutenue par la Région Occitanie et Bpifrance, elle a récemment franchi un cap en levant 40 millions d'euros, confirmant ainsi ses ambitions pour l'avenir de l'aviation propre.

Toulouse : un choix stratégique

Après deux ans d'incubation chez Agoranov à Paris, la start-up a décidé de s'installer en région. " Un projet industriel nécessite des ressources humaines et de la surface technique. Nous avons pensé qu'il était plus pertinent de s'implanter avant d'entamer une phase de croissance ", partage Jean-Christophe Lambert. 

Toulouse, reconnue pour son leadership en matière d'aéronautique, s'est imposée comme l'endroit idéal pour soutenir le développement d'Ascendance. La start-up y a installé deux sites : un bâtiment tertiaire pour les bureaux et un site industriel à Muret pour les essais et l'intégration. " Nous avons étudié plusieurs régions avant de nous implanter à Toulouse, commente Jean-Christophe Lambert. Quatre critères ont guidé notre choix : le pool de talents, les infrastructures techniques et industrielles disponibles, l'écosystème de partenaires techniques et académiques et enfin, la motivation de la région à nous accompagner sur le long terme. "

Le financement, un enjeu majeur pour les startups industrielles

La dernière levée de fonds de 40 millions d'euros, réalisée en plusieurs temps entre 2023 et 2024, a marqué une étape clé pour Ascendance. Cet apport va permettre à l'entreprise de financer le premier vol de son prototype à échelle réelle, d'entamer les démarches de certification et de préparer l'industrialisation d'Atea. Cette levée fait suite à deux précédentes, dont une de 10 millions d'euros en 2020, qui avait permis de développer un banc de propulsion hybride électrique et de mener des tests en soufflerie. " Ce n'est jamais facile de lever des fonds quand on est une start-up industrielle, confie Jean-Christophe Lambert. Le capital-risque s'est développé autour du SaaS et il n'y a pas de capital-risque avec des compétences et des fonds appropriés pour l'industrie. Il y a encore quelques années, "industrie" était presque un gros mot. Aujourd'hui, les startups industrielles commencent à retrouver leurs lettres de noblesse, car elles adressent les enjeux de réindustrialisation et de décarbonation. " Pour le chef d'entreprise, l'industrie peut parfois effrayer les investisseurs, requérant à la fois du temps et de gros investissements. " Mais on voit tout de même une croissance de l'intérêt pour les startups industrielles, notamment avec le besoin de réindustrialisation post-Covid ", se réjouit-il.

Un marché prometteur et des ambitions internationales

Le marché auquel s'attaque Ascendance est profond : l'entreprise ambitionne de remplacer une large partie de la flotte mondiale des 20 000 hélicoptères par son alternative plus respectueuse de l'environnement. Bien que la commercialisation ne soit pas prévue avant 2029, Ascendance a déjà reçu plus de 600 lettres d'intention d'achat pour son avion Atea. " Nous avons un marché potentiellement énorme devant nous et nous continuons de travailler pour faire de notre vision une réalité ", affirme Jean-Christophe Lambert.

Cependant, cela ne se fera pas sans difficultés. En plus des défis pour trouver des financements, Jean-Christophe Lambert pointe du doigt des enjeux industriels et réglementaires. " Le financement est clairement le premier enjeu. Nos concurrents américains, par exemple, peuvent lever plus d'un milliard d'euros. Ce n'est pas forcément notre objectif, mais cela montre que des ressources importantes sont nécessaires pour avancer, souligne-t-il.  Ensuite, il y a un vrai enjeu autour des infrastructures industrielles. Monter une usine, c'est long et complexe, mais c'est indispensable." Enfin, la réglementation reste un obstacle majeur, surtout lorsqu'il s'agit de naviguer entre les régulations européennes, américaines et asiatiques. " Il est crucial de créer une harmonisation pour faciliter l'essor de l'industrie ", conclut-il.  

Cet article a été publié initialement sur Big Média Ascendance, la start-up industrielle qui espère décarboner l'aviation