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Les portables ont sonné à Montluçon : retour sur l'exercice de sécurité civile à l'usine Speichim Processing, ex-All'Chem

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À 9 h 28, ce jeudi 17 octobre à Montluçon (Allier), certains téléphones portables ont réceptionné un message d’alerte de l’État, et une sonnerie distincte, impossible à manquer, a retenti, même si l’appareil était en mode silencieux. C’était un exercice de sécurité civile, mené au sein et autour de l’usine Speichim Processing (ex-All’Chem), située en zone de Blanzat.

Les sirènes de l’entreprise et du centre de secours des pompiers ont par ailleurs retenti pendant plusieurs minutes, comme c’est le cas à chaque simulation de la sorte, tous les quatre à cinq ans. La précédente s’était déroulée le vendredi 9 octobre 2020.

FR-Alerte, une première à Montluçon

La nouveauté cette année est le dispositif FR-Alerte, qui permet de prévenir la population sur les dangers imminents (climatiques, industriels, terroristes…) et de transmettre des consignes précises. « C’est la première fois qu’il est utilisé à Montluçon et la quatrième fois dans l’Allier (*) », a souligné le sous-préfet Jean-Marc Giraud, à l’issue de l’exercice, en fin de matinée, dans les locaux du centre de secours de Montluçon.

Le message d’alerte a été envoyé sur les portables des personnes situées dans un périmètre de 800 mètres autour de l’usine. Pourtant, toutes ne l’ont pas reçu. Pourquoi ? Des bornes ont en fait été activées, et seules les téléphones qui « bornaient » à ce moment-là sur ces équipements ont été concernés. Des messages d'alerte ont été envoyés sur les téléphones portables. (Photo Florian Salesse)Pour aller plus loin, il faudrait que les smartphones émettent des informations que l’État pourrait capter, ce qui est interdit par la législation (loi informatique et libertés). Le dispositif FR-Alerte mis en place, en juin 2022, « permet de prévenir en temps réel toute personne détentrice d’un portable de sa présence dans une zone de danger afin de l’informer des comportements à adopter pour se protéger ». (fr-alert.gouv.fr).

Tester les systèmes d'alerte et les réflexes des habitants

C’est là qu’a été installé le PCO (poste de commandement opérationnel) qui a géré la crise fictive. Le scénario était celui d’un incident chimique, sans blessés.Le but était de tester les systèmes d’alerte, les réflexes de la population en termes de confinement, et la réactivité des institutions. Les communes de Montluçon et Désertines étaient dans la boucle pour mettre en place un barriérage de la zone, dans le cadre de leur plan de sauvegarde. Les gendarmes et les policiers étaient en poste en l’espace de quinze minutes, a noté Jean-Marc Giraud : 

Globalement, ça s’est bien passé, même si quelques maillons dans la chaîne d’information sont à corriger.

Xavier Leveau, directeur du site, et Jean-Marc Giraud, sous-préfet de Montluçon. (Photo Florian Salesse)Des opérations d'abord au sein de l'usine 

L’opération a démarré au sein de l’usine, où le scénario a été déclenché. Le directeur de Speichim Processing, Xavier Leveau, a détaillé : 

Nous avons activé notre POI (plan d’opération interne). Ce sont les premières sécurisations, avec les premiers moyens. Puis nous avons basculé en mode PPI (plan particulier d’intervention) en sollicitant la préfecture. Il y a eu un delta de vingt minutes entre les deux.

Le plan particulier d'intervention révisé tous les cinq ans

Le plan particulier d’intervention définit l’organisation des secours et est appliqué à Montluçon et Désertines dans le cadre du classement de l’usine chimique en Seveso seuil haut, présentant des risques technologiques majeurs.Il fait l’objet d’une révision quinquennale. Le dernier PPI a été approuvé par arrêté préfectoral le 7 juin 2019, avec des mises à jour remontant à 2023.L'usine est classée Seveso seul haut. (Photo Florian Salesse)

Avant le déclenchement du PPI (plan particulier d’intervention), l’usine Speichim Processing a appliqué son plan d’opération interne. Il consiste notamment à alerter l’ensemble des personnes dans son périmètre proche. La zone a été interdite d'accès. (Photo Florian Salesse)« Nous avons appelé les activités, les entreprises, le centre Saint-Jacques, la Halle des sports, le lycée Einstein », a listé le directeur du site, Xavier Leveau. À eux ensuite de lancer leur plan de confinement et d’isolation. L’entreprise a par ailleurs organisé, le mardi 24 septembre, un Safety Day. Une action à destination des salariés visant à renforcer la sécurité au travail.

(*) La dernière fois, c’était le 29 mai dernier, lors d’une simulation d’attentat au Creps de Vichy-Bellerive.

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