"Nous n’en avons pas besoin" : dans ce village de la Corrèze, le projet d'implantation d'une antenne-relais fait débat
« Tout ce que vous pouvez faire, chez vous, avec votre téléphone portable, eh bien moi, je ne peux pas le faire ! Ça fait vingt ans que ça dure. Je ne suis pas le seul dans ce cas, une partie de la population est touchée. »
Si cet habitant de Perpezac-le-Blanc voit d’un bon œil le projet d’implantation d’une antenne-relais de téléphonie mobile, près du cimetière, exploitée par l’opérateur SFR, d’autres s’y opposent « fermement », dixit Malika Turin, membre du collectif à l’origine d’une pétition signée « par une centaine de personnes » et remise, samedi, à la maire de la commune, Sandrine Labrousse (*)
Une zone blanche a été identifiée sur notre territoire, explique l’élue. Cela concerne une partie du bourg et des hameaux éloignés. »
« Nous n’en avons pas besoin, tranche le collectif. Nos téléphones portables captent et il y a déjà des antennes-relais effectives dans le secteur. » « À Ayen et à Yssandon, complète Malika Turin. Il suffirait à SFR de se mettre sur ces antennes déjà existantes. »
Le collectif, composé d’une « trentaine de personnes », estime, par ailleurs, que le pylône « constituerait une dégradation du paysage à proximité du bourg, de l’église, qui est pourtant classée monument historique, ou encore du château de Perpezac-le-Blanc »
Malika Turin résume la pensée des opposants : « On demande que toutes les solutions techniques soient envisagées avant la construction d’une antenne-relais qui, à notre avis, serait une débauche de moyens excessive par rapport à sa réelle utilité dans la mesure où seuls deux ou trois foyers sont concernés par cette problématique. »
« Deux ou trois foyers sont concernés »« C’est plus », répond la mairie de Perpezac-le-Blanc, qui reconnaît la difficulté de savoir précisément combien d’habitants subissent cette situation. « Une zone blanche a été identifiée sur notre territoire, explique la collectivité. Cela concerne une partie du bourg et des hameaux éloignés. »
« Mais le nombre de personnes impactées est-il vraiment important ?, s’interrogent la maire et son entourage. Est-ce normal que certaines personnes, en 2024, ne peuvent pas utiliser leur téléphone portable chez elles ? Comment peuvent-elles appeler les secours, par exemple ? Les gens qui se plaignent et se mobilisent contre l’antenne-relais peuvent se servir de leur téléphone. »
Les gens qui se plaignent et se mobilisent contre l’antenne-relais peuvent se servir de leur téléphone.
« Outre le fait que nous mettons à disposition un terrain, à bonne distance de l’église, nous n’avons rien à voir avec ce projet, précise Sandrine Labrousse. Nous ne sommes ni le maître d’œuvre, ni le maître d’ouvrage. Nous voulons juste qu’une solution soit trouvée pour certains de nos administrés. En aucun cas, nous agissons dans le but de nuire à quiconque. »
Alors que le collectif dénonce, par la voix de Malika Turin, « un manque d’informations sur ce sujet », la mairie dit, au contraire, avoir été « transparente sur toute la ligne » et assure qu’elle « continuera à l’être », notamment avec « l’organisation d’une réunion publique en novembre ».
(*) Une version internet de la pétition est disponible sur le site change.org et a recueilli, à date, 219 signatures.
Guillaume Blanc