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Октябрь
2024

Un troisième ligne à l'aile, un couteau suisse devant... Le Stade Aurillacois aime jouer avec la polyvalence de ses joueurs

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« Découvrir la Pro D2 à un poste qui n’était pas le mien, je ne pouvais pas trop imaginer ça. » Avec les numéros 11 ou 14 dans le dos, Lucas Oudard crève l’écran depuis le début de la saison, mais le troisième ligne clermontois ne s’attendait pas du tout à ce changement de poste : « Je suis arrivé en tant que troisième ligne pur, mais le fait qu’il y ait eu beaucoup de blessés, qu’il ne restait que deux ailiers purs, il n’y avait pas beaucoup de choix non plus. »

Forcément, les limites de l’effectif du Stade Aurillacois, pas aussi profond que celui des grosses cylindrées du championnat, imposent certains choix. Mais à voir comment Roméo Gontinéac s’anime en évoquant ses joueurs polyvalents, c’est aussi une philosophie que défend l’entraîneur :

J’adore avoir des joueurs comme ça. C’est ce qui fait le charme des équipes. Quand tu vois Dupont qui est capable de jouer de 9 à 15 à toutes les positions, c’est un régal.C’est un régal aussi pour le public et en même temps, c’est une chance de les avoir. Je parle de Dupont mais je pense aussi aux Sud-Africains qui sont capables de jouer devant ou derrière, c’est le cas de Lucas

Souplesse tactique, options variées, profils différents… Le staff aurillacois n’hésite pas à faire bouger les joueurs d’un poste à l’autre. De 10 à 15 comme Seunes, de centre à ailier comme Martin ou Pieters, d’ailier à arrière comme Papunashvili… Les cas sont multiples, certains naturels, d’autres plus atypiques, comme Oudard qui a dû apprendre le poste d’ailier, loin de sa troisième ligne habituelle : « C’est un poste très différent, reconnaît-il. On n’a pas du tout la même activité. Je mets l’accent sur le travail des timings et des combinaisons qui ne sont pas naturelles pour moi. »

Oudard a bluffé le staff

Gontinéac, lui, avait repéré très rapidement les possibilités que lui offrait ce nouveau venu : « Je connaissais son profil, je savais que c’est un joueur relativement rapide, agressif, qui a une capacité à se déplacer, ce n’était pas une découverte pour moi. Il nous a bluffés dans le bon sens, sur sa capacité de lecture, de se proposer en attaque. Sa capacité d’accélérer, de changer de rythme. Il confirme ce qu’on avait vu, c’est de bon augure. » Et déjà payant comptablement puisque le néo-ailier a inscrit deux essais depuis le début de la saison. Un à Colomiers, qui a permis à Aurillac de revenir dans la partie, un à Montauban, qui aurait pu être celui du break (17 à 3 après l’essai, Aurillac s’est finalement incliné 20 à 31).

Devant aussi, le staff s’est dégoté à l’intersaison un autre couteau suisse avec Abongile Nonkontwana. Une situation que le staff avait plus clairement prévue avant l’arrivée du Sud-Africain : « Je suis venu ici après avoir discuté avec les entraîneurs en sachant que j’allais couvrir n’importe quelle position où l’équipe aurait besoin de moi. Je suis autant à l’aise en deuxième ligne qu’en troisième ligne. »

Une souplesse en cours de match

Depuis le début de la saison, l’avant de presque deux mètres (1,96 m) a évolué autant avec le numéro 8 que le numéro 5 dans le dos mais il est aussi capable d’évoluer avec le 4, le 6 ou le 7. « C’est important d’avoir des joueurs qui, au fur et à mesure du match et des changements, peuvent suppléer d’autres joueurs, souligne Gontinéac. Ça donne de l’assurance et des options. »

« Les efforts ne sont pas différents », souligne Nonkontwana, à l’aise à tous les postes. Même son de cloche pour Oudard :

Il y a des espaces, on touche un peu de ballons, on a quelques plaquages à faire… Ça reste du rugby

L’ancien asémiste reconnaît tout de même que ce changement de poste aurait été très difficilement envisageable sans son expérience à sept avec Clermont et le groupe France. « Jouer à l’aile, ça me va, il y avait l’opportunité de plus matcher, assure-t-il. J’étais à la recherche de temps de jeu, c’était ce qu’il me fallait. » Sans parler de l’avantage indéniable que cette situation lui offre dans son intégration : « J’ai commencé avec les avants et j’ai fini avec les trois-quarts, donc je fais les repas et les goûters avec tout le monde », plaisante-t-il.

Mathieu Brosseau