Les autorités de la Creuse se coordonnent pour assurer la sécurité en milieu scolaire
L’actualité le rappelle encore tristement. Les agressions dans les établissements scolaires sont encore bien trop fréquentes. Lundi 7 octobre, une enseignante du lycée Sévigné de Tourcoing (Nord) a reçu une gifle de la part d’une élève. Cela alors qu’une minute de silence s'est tenue dans les collèges et lycées lundi 14 octobre 2024, afin de rendre hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard.
Hausse de signalements« Le renouvellement de cette convention vise à assurer la sécurité de tous les élèves et enseignants dans les établissements scolaires du département », présente Yann Le Norcy, directeur de cabinet de la préfecture. Parmi les autres signataires : la gendarmerie, la police nationale, le parquet de Guéret et l’inspection d’académie. « Cette convention a été actualisée face à un renouveau des besoins », précise Dominique Terrien, directeur académique des services de l’Education nationale.
Elle va permettre que des mesures soient prises, en termes de prévention, de détection et de réaction, pour protéger les élèves face aux agissements violents, aux discriminations ou encore aux atteintes portées au principe de laïcité. « Il y aura une vigilance particulière aux suspicions de racisme et à tous les actes radicaux », poursuit le directeur de cabinet de la préfecture.En outre, cette convention vise à protéger tous les personnels de la communauté scolaire. À leur disposition une application intitulée Faits Établissement qui tend à être davantage connue et utilisée par les enseignants notamment ceux du premier degré. Bien qu’elle existe depuis plusieurs années, elle a permis dernièrement de recenser une hausse des signalements en Creuse.
Environ 200 faits sur l’année scolaire 2023-2024 ont été signalés contre la moitié seulement, l’année précédente. « Il y a aussi une hausse de violence de la part des parents d’élèves », indique Christian Carras, référent sûreté à l’Education nationale dans le département. « Il y a une hausse de signalements du fait notamment que l’application est mieux connue, complète Dominique Terrien. Elle nous permet d’avoir une connaissance très précise des problèmes et de pouvoir intervenir si besoin. Et puis la parole se libère. »
Traitement des faitsAinsi, dans le cadre de cette convention qui s’applique à l’ensemble des écoles et des établissements publics et privés du second degré, différents modules d’accompagnement, d’information et de formation sont organisés pour répondre aux besoins des écoles et des établissements. Des opérations de sensibilisation et de prévention pourront continuer à être menées par les forces de l’ordre, le tribunal judiciaire et la police judiciaire dans les établissements. « L’école est un sanctuaire, tient à souligner la procureure Alexandra Pethieu. C’est un lieu à part. Il est important que les enseignants sachent qu’ils ne sont pas seuls. » Afin de mieux expliquer le système judiciaire mais aussi ce que peut être le temps judiciaire, des journées portes ouvertes à destination des enseignants seront organisées prochainement au tribunal de Guéret. Cela afin de rappeler au corps enseignant que des procédures disciplinaires et judiciaires peuvent être requises en parallèle de l’octroi de la protection fonctionnelle.Un bilan sera établi d’ici trois ans, à la fin de la durée de cette convention.
Vincent Faure