Ces soins de confort et de bien-être qui aident les malades à mieux combattre le cancer
«Heureusement qu’elles sont là. Je leur dis merci ! Elles sont à l’écoute, elles sont bienveillantes ». Agnès, 55 ans, se bat contre le cancer du sein depuis près de 15 ans. Un premier alors qu’elle est âgée de 41 ans puis deux récidives, en 2021 et 2023, malgré une double ablation.
Des équipes mobiles territorialesEn tant que malade, elle bénéficie de ce que l’on appelle les soins de support, cet accompagnement au bien-être, indépendants mais complémentaires des traitements. Les professionnelles du soin que remercie Agnès sont Laurence, praticienne hypnose ; Sabrina, socio-esthéticienne ; Cécile, sophrologue. La patiente a aussi bénéficié des services d’une réflexologue et entend se tourner vers Mathilde la nouvelle nutritionniste car avec les traitements, « on prend du poids facilement ».
L'équipe mobile de LubersacCette super « équipe mobile territoriale » est structurée depuis environ deux ans et intervient à Lubersac dans une petite salle cocooning, spécialement aménagée au premier étage de l’espace culturel La Conserverie, grâce à la Ligue contre le cancer.
Hors enceinte médicaleCe service apporté au plus près des malades, et des aidants, est primordial.
« Quand on est à la campagne, c’est une chance d’avoir une antenne comme à Lubersac », témoigne Agnès qui le dit tout net : si ce service n’existait pas localement, elle n’irait pas à Brive ni à Tulle car elle passe déjà suffisamment de temps dans les hôpitaux pour ses traitements qui fatiguent énormément. Ce qui est généralement le cas des malades, épuisés par les chimios à répétition.« À Lubersac, c’est un endroit neutre et mignon. C’est hors enceinte médicale et c’est très bien. On en a marre des murs blancs », témoigne Agnès qui ne supporte plus de rentrer dans un hôpital.À Lubersac, elle trouve beaucoup de réconfort.
Pour moi, les soins de support, c’est vital. J’ai beaucoup de colère en moi. Tout ça m’aide à évacuer
L’hypnose,par exemple, pratiquée par Laurence lui apprend à maîtriser son corps, à se mettre dans sa bulle. « Laurence donne des outils pour se mettre dans un endroit de sa tête où on est bien. Ça m’aide à faire le vide par exemple avant une biopsie et ça peut aider certains qui n’aiment pas être enfermés lors d’une IRM », poursuit la Lubersacoise qui casse les clichés. « L’hypnose, ce n’est pas comme à la télé. On ne va pas nous endormir et perdre le contrôle. On apprend juste à maîtriser notre corps ». Sabrina, socio-esthéticienne, Laurence, praticienne hypnose et Cécile, sophrologue interviennent sur la Com com de Lubersac.Avec Cécile la sophrologue, Agnès a repris confiance en elle, elle est allée chercher des choses enfouies en elle, des choses qu’on ne peut pas toujours dire à ses proches. Quant aux doigts de fée de Sabrina, socio-esthéticienne, ils ont fait beaucoup de bien à Agnès. Modelage du dos, de la tête, des jambes… « C’est un moment de lâcher prise ». La malade loue toutes les interventions de ces professionnelles bienveillantes qui font du « sur-mesure » : « elles nous permettent de nous accepter ».
Estime de soi et relâchement émotionnelÀ Lubersac, entre 10 et 20 patients sont suivies chaque année. Si le service est ouvert à tous, Cécile et Laurence confient recevoir plus de femmes que d'hommes. « Le fait d’accepter de l’aide, c’est plus féminin », avancent-elles. Relâchement émotionnel, estime de soi, gestion des douleurs, du mental, de la nutrition pour contrer des effets collatéraux de la maladie… Ces soins physiques et psychologiques sont ouverts à tous.
Face à un traitement, les patients sont passifs. Avec les soins de support, ils redeviennent acteurs. Ils reprennent la main sur leur bien-être physique et psychique.
Laurence Lachenaud
Gratuité des soins de supportCet accompagnement est offert aux malades mais aussi aux aidants. Il suffit de prendre contact avec la Ligue contre le cancer et l’infirmière coordinatrice organisera ses soins selon les secteurs. « C’est très simple et efficace », témoigne l’équipe mobile de Lubersac qui compte aussi sur le relais des professionnels de santé et le bouche-à-oreille.Le financement de ces soins de support est possible grâce aux dons et aux manifestations notamment pour Octobre rose, mois qui promeut le dépistage du cancer du sein. Cette année, une centaine de manifestations sont organisées. « Parfois, on ne le sait même pas mais on voit arriver après coup des gens avec un chèque. C’est porteur d’espoir », apprécie Jean-Louis Jayat.L’an passé, Octobre rose avait permis de collecter 210.000 euros, investis dans les soins de support, la recherche ou la prévention.
Laetitia Soulier
La Chameyracoise marche contre le cancer dimanche 20 octobre