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Élèves à la première rentrée de cet établissement de Haute-Loire en 1964, ils partagent leurs souvenirs 60 ans plus tard

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« C’est vraiment bizarre cette entrée, avec ces portiques, on a plus l’impression d’être dans une prison », s’exclame Georgette Mège. Dès son entrée dans la cité scolaire La Fayette, elle pointe du doigt l’une des plus grosses différences avec ce qu’elle a connu à son époque. Fin septembre, elle a fait le déplacement pour venir découvrir l’établissement et rencontrer des collégiens, tous membres de la web radio, afin de réaliser des interviews. Une mise en boîte de nombreux souvenirs qui seront diffusés ce vendredi 18 octobre, jour des 60 ans de la cité scolaire.

Ce jour-là, la Brivadoise n’est pas venue seule. Annie Sélaquet, Marie-Claude Bompard et Roland Chareyron ont fait le déplacement. Tous les quatre comptent parmi les premiers élèves à avoir intégré la cité scolaire La Fayette, lors de son ouverture, en 1964. Photos à l’appui, ils ont partagé de nombreux souvenirs avec les collégiens. Ces derniers avaient préparé une myriade de questions. La vie dans l’établissement, les tenues vestimentaires, la discipline, le matériel scolaire ou encore les locaux, tous les thèmes ont été abordés. Et les réponses des anciens élèves ont parfois fortement surpris Pauline, David, Manon, Sarah ou encore Chloé.

On allait à l’école du lundi matin au samedi midi et notre jour de repos était le jeudi, pas le mercredi.

En 1964, ils étaient en cinquième, en quatrième, et en seconde. Et deux d’entre eux étaient à l’internat. « On n’habitait pas forcément loin, mais il n’y avait pas de transports scolaires comme maintenant », reconnaît Annie Sélaquet. Et Georgette Mège de compléter : « J’habitais à Lubilhac mais je ne rentrais pas tous les week-ends. Alors mes parents venaient me voir, ils reprenaient mes affaires de la semaine écoulée et m’apportaient celles de la suivante. » Une situation difficilement imaginable pour les collégiens actuels.

Et pour se rendre encore plus compte de l’évolution, à la fois de l’établissement mais également de l’éducation en général, tous sont partis pour une visite des différents lieux de la cité scolaire. Première étape : le self. « Si les salles de classe n’ont pas beaucoup changé, elles sont aussi neuves que quand nous sommes rentrés il y a 60 ans, le self n’a rien à voir, se souvient Roland Chareyron. Nous, c’était une cantine et on était servi à la gamelle. »

Encore plus frappant : l’internat. « Il y avait de grands box avec six lits, tous les lavabos étaient dans la même pièce », se remémorent les anciennes pensionnaires. Aujourd’hui, les chambres accueillent seulement deux ou trois élèves et la salle de douche est dans la chambre. Au bout du couloir, à chaque étage, il y a une salle informatique. « On n’avait pas de salle avec des ordinateurs nous à l’époque Georgette », s’amuse Roland Chareyron. « Ben non, cela n’existait pas, on n’avait pas de machines à calculer non plus », lui rétorque son ancienne camarade.

Au fil de la visite, les souvenirs fusent. Les collégiens, habillés comme ils l’entendent, restent sans voix quand les quatre anciens élèves abordent le sujet de la blouse.

On en avait une rose et une bleue. Il y avait une semaine pour chaque. C’était obligatoire pour bien montrer qu’on les lavait. Et attention à celui qui se trompait de semaine !

« Et les punitions ? C’était comment ? » Après quelques échanges de regards, les souvenirs remontent. « On en a copié des lignes. Certains ont été collés le samedi après-midi et n’ont pas pu rentrer chez eux le week-end… » Les yeux des neuf collégiens s’ouvrent tous bien grands. Comme une réaction épidermique, ils semblent soulagés que cette sévérité ne soit plus appliquée en 2024.

Mais, les quatre anciens élèves ont aussi souhaité souligner l’impact de la cité scolaire sur l’urbanisme à Brioude. « Ce quartier n’existait pas à l’époque ! » Alors, dès l’implantation de l’établissement, les maisons ont poussé comme des champignons tout autour. « C’est drôle car il y avait beaucoup de professeurs et de membres du personnel. » Tous se regardent et sortent une dizaine de noms. Ils se souviennent des professeurs, des matières enseignées, et pour certains, la localisation de leur maison à côté de l’établissement. Le nom du surveillant général… Ils ne l’ont pas oublié non plus.

Après presque deux heures d’échanges, les collégiens ont souhaité poser une dernière question à leurs invités du jour. « C’était quoi, être un adolescent en 1964 ? » S’ils n’ont pas forcément réussi à détailler tous les aspects de leur vie, à cette époque-là, tous ont souligné une légèreté qui semble avoir disparu. « Je préfère avoir été jeune à mon époque, loin des téléphones portables, d’internet et des réseaux sociaux », conclut Georgette Mège.

Pour découvrir le reste des souvenirs, il faudra se déplacer pour les écouter, vendredi 18 octobre, à la cité scolaire. Et ils sont nombreux.

Nicolas Jacquet