Arts visuels et intelligence artificielle

Cette exposition collective réunit les œuvres de six artistes dont la moitié établit des passerelles avec notre région.

« Inquiétantes étrangetés » a été inaugurée vendredi dernier en présence de Christine Malard, la directrice de la Scène nationale et des deux commissaires de l’exposition, Dominique Moulon et Anne-Sophie Boulan. Cinq des six artistes exposants étaient également présents (*).

Des habitués des musées parisiens

Cet automne, l’IA, l’intelligence artificielle, s’invite dans Cura#2 aux côtés d’expressions plus classiques. L’étrangeté se retrouve aussi bien dans le mode opératoire que dans l’œuvre elle-même. L’exposition est plurielle et cohérente, esthétique et soignée, bien en phase avec notre époque.

Des artistes exposants sont des habitués des grands musées parisiens comme Michel Paysant (en 2025 il sera à l’Orangerie après avoir exposé au Louvre et au Centre Pompidou).

Systaime (Michael Barras), artiste adepte du numérique, s’appuie sur l’IA pour proposer trois vidéos portant un regard acéré sur notre monde (Michael Barras a été étudiant à l’Ensa Aubusson-Limoges, il connaît donc bien la ville de la tapisserie).

L’artiste textile d’origine serbe mais vivant à Paris, Brankica Zilovic, expose quatre tapis tuftés muraux qu’elle a intégralement réalisés, de la conception au tuftage.

Caroline Delieutraz associe technologie numérique, IA et pratique traditionnelle (le matelassage). Elle présente au mur des créatures hybrides assorties au sol d’un environnement sonore en forme d’œufs. C’est à la fois surprenant et séduisant, parfaitement réalisé et interrogatif à souhait.

La photographe Marina Gadonneix, avec un regard scientifique et futuriste, nous confronte au sol de la planète Mars comme à des décors de cinéma sans vie, apportant son regard sur un futur incertain.

Enfin, Bertrand Dezoteux, sur grand écran, évolue entre cinéma, jeu vidéo et art contemporain tout en se tournant vers le futur. 

(*) Étaient présents également Jean-Pierre Perrier, maire-adjoint d’Aubusson, Alice Bernadac, conservatrice de la Cité de la tapisserie, Marie Combes, coprésidente de la Scène nationale, ainsi que des artistes et des lissiers.

Pratique. Centre culturel et artistique, du mercredi au vendredi de 14 heures à 18 heures, samedi et dimanche de 14 heures à 17 heures, jusqu’au 24 novembre. En présence de la médiatrice France Manoush Sahatdjian.

Cura répond à l’initiative du ministère de la Culture et de la Direction générale de la création artistique (DGCA). Son objectif est de soutenir la présence des arts visuels au sein des scènes nationales dans le cadre d’un partenariat entre le Centre national des arts plastiques (Cnap), C|E|A, association française des commissaires d’exposition et l’Association des scènes nationales (ASN). Le projet Cura se décline sur 3 ans, à raison d’une exposition par an (la première s’est déroulée au printemps dernier à Aubusson) dans douze scènes nationales, en fonction de la programmation de chacune et du lieu.