Télétravail désenchanté
Tout avait commencé dans l’urgence du confinement. Pas le temps d’y songer, tout juste de subir ou d’en profiter, c’est selon. Puis les salariés ont pris goût à cette liberté du travail hors les murs, considérant même le télétravail comme un acquis social désormais. Moins de temps perdu dans les transports, plus de productivité, plus de bien-être… les employeurs y avaient cru, au moment de reprendre une vie normale. Mais voilà que quatre ans plus tard les managers de grandes entreprises commencent sérieusement à déchanter devant le délitement en cours. Les tâches créatives auraient pris un sérieux coup de mou et les salariés les moins assidus le seraient encore un peu moins, mettant en péril la culture d’entreprise et l’esprit collectif. Difficile équilibre hybride à maintenir, sinon en revenant aux fondamentaux. Sur quoi s’appuie le bien-être d’un salarié ? L’autonomie, la qualité des relations humaines et le sens qu’il trouve dans son travail. Toutes ces composantes peuvent être neutralisées à distance… comme activées. Peut-être alors qu’on se trompe de problème…
l’éditorial
Florence Chédotal