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Октябрь
2024

C'est quoi, ces inscriptions "Ici commence la Corrèze" peintes au sol dans le centre-ville de Brive ?

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Rouleau en main et écharpe tricolore sur le dos, Violette badigeonne généreusement le sol de peinture blanche juste devant un avaloir, à deux pas de l’école Jules-Ferry, dans le centre-ville de Brive (Corrèze).

À côté d’elle, deux techniciens de Suez plaquent contre le bitume le pochoir qu’elle est en train de recouvrir, sur lequel est écrit : « Ici commence la Corrèze ».

Devant la mairie et devant cinq écoles

« C’est pour dire aux gens qu’il ne faut pas jeter les déchets par terre parce que sinon, ils finissent dans la rivière et ils polluent l’eau », explique cette élève de CM2, élu au conseil municipal des enfants (CME).

« Parce qu’ensuite, tous ces papiers, ces plastiques et ces mégots finissent dans la mer et tuent les tortues et les animaux marins », poursuivent Romain et Axel, deux autres de ses camarades, membres comme elle, de la commission environnement du CME.

Avec quatre autres jeunes élus, ils ont peint ce même message devant l’hôtel de ville et cinq écoles publiques ou privées du centre-ville de Brive : Jeanne-d’Arc, Paul-de-Salvandy, Notre-Dame, La Salle et, pour finir, Jules-Ferry. À proximité de chacune des nouvelles inscriptions, les écoliers ont également apposé des affichettes listant certains déchets à ne pas jeter pour s’assurer que le message soit limpide.

« Des milliers de déchets qui polluent la planète »

« En fait, c’est simple, il ne faut rien jeter par terre » « En fait, c’est simple, il ne faut rien jeter par terre. Il y a des poubelles pour ça, glisse Adélaïde. Parce que si tout le monde fait une petite exception, ça fait des milliers de déchets qui polluent la planète. » Quand on pense qu’un mégot de cigarette suffit à polluer cinq cents litres d’eau, le compte est vite fait…

« Ce message, c’est pour interpeller les habitants et leur faire prendre conscience qu’avec les pluies, tout ce qui est jeté dans la rue ou dans les avaloirs est en fait jeté dans la Corrèze », souligne Pauline Hédouin, responsable communication chez Suez, le délégataire de l’Agglo de Brive pour l’eau et l’assainissement.

La promotion des éco-gestes

Dans le cadre du contrat signé avec la collectivité en 2022, l’entreprise s’est engagée à conduire tout un tas d’actions de sensibilisation aux éco-gestes, telles que la distribution de kits d’économies d’eau aux particuliers. En amont de cette action avec les jeunes du CME, une trentaine de marquages avait déjà été réalisée à Brive. « Et cette phase expérimentale à Brive a vocation à être étendue à d’autres communes de l’Agglo », précise Pauline Hédouin.

D’ici là, devant les cinq écoles qui ont été marquées, les passants ne pourront plus faire semblant de ne pas savoir. « On doit tous faire attention pour protéger la nature, résume Violette. Ceux qui polluent, c’est ceux qui ne réfléchissent pas. » Sachant qu’au-delà du coût pour l’environnement, il y a aussi celui du traitement de l’eau dont tous les usagers se partagent la facture…

Les lingettes, ce « fléau ». De tous les déchets, c’est le pire. « Même lorsqu’elles sont annoncées comme étant biodégradables, il ne faut jamais jeter les lingettes » dans la rue, évidemment, mais pas plus dans les toilettes, insiste Pauline Hédouin. « C’est un fléau pour nos réseaux, car elles forment des amas qui obstruent les canalisations et notamment les grilles de filtrage à l’entrée des stations de traitement des eaux usées. »

Michaël Nicolas