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Budget 2025 : On a demandé à Hollande, Wauquiez, Panot, Tanguy, Chassaigne... sur quoi ils voulaient batailler

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Quelles sont leurs lignes rouges?? Sur quoi porteront leurs amendements?? Nous avons interrogé des députés de tous bords.

François Hollande (PS)Francois Hollande. Photo Agnes Gaudin

« Je compte m’engager pour que les contributions demandées aux collectivités locales, notamment départementales et régionales soient annulées, car elles sont inacceptables. Je vais m’opposer à la taxe sur l’électricité qui va alourdir les factures de nombreux Français, et remettre en cause la suppression des 4.000 postes dans l’Éducation nationale, qui vont forcément impacter les départements ruraux. Et enfin je m’engagerai sur la justice fiscale qui doit trouver son caractère symbolique par le rétablissement de l’impôt sur la fortune. »

Ensemble pour la République (EPR)

« Nos principaux amendements viseront la hausse de la taxe sur l’électricité à laquelle nous nous opposons », explique un cadre du parti. « Nous sommes contre également les hausses de charges sur le travail. Il est aussi prévu un amendement sur la modification du solde public pour 2024 afin de permettre d’agir directement sur la dépense 2024 et pas uniquement celle de 2025 puisque des économies, identifiées par Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, sont d’ores et déjà possibles. »

Mathilde Panot (LFI)Mathilde Panot. Photo Richard Brunel

« C’est un gouvernement sans aucune légitimité qui nous propose le pire budget d’austérité de la Ve  République. Les attaques sur le pouvoir d’achat (hausse de la TVA sur l’énergie, coupes sur les retraites), sur la santé, l’écologie, l’Éducation nationale sont toutes plus scandaleuses les unes que les autres. Il y a pourtant moyen de financer une politique plus juste au service des besoins réels du peuple, en cessant les cadeaux aux plus riches et en allant chercher l’argent là où il se trouve. C’est que nous démontrerons par nos amendements.

Tous ceux qui ne voteront pas la motion de censure en réponse au 49-3 attendu soutiendront de fait l’explosion des prix de l’énergie, les 4.000 postes en moins dans l’Éducation et assumeront de faire payer au peuple les cadeaux des macronistes faits aux plus riches et aux multinationales. »

André Chassaigne (PCF)André Chassaigne. Photo Pierrick Delobelle

« Il faut s’attaquer frontalement aux causes de la situation : ce budget d’ajustement est à la fois la conséquence de sept ans de désarmement fiscal (62 milliards d’impôts par an en moins du fait des politiques de baisses d’impôt menées depuis 2017) mais aussi de la gestion chaotique de Bruno Le Maire, qui a caché un certain nombre d’éléments budgétaires sur l’année qui vient de s’écouler. Le gouvernement propose 60 milliards d’euros d’économies, avec un tiers sur les recettes et deux tiers sur les dépenses : ça ne convient absolument pas à mon groupe qui va combattre cette répartition. Un tiers seulement sur les recettes alors que la situation actuelle est la conséquence des baisses d’impôt, ça ne va pas?! D’autant que les contributions prévues dans le budget, pour l’essentiel, sont temporaires, sauf la hausse de la taxe de l’électricité qui va toucher les ménages et qui, elle, sera bien pérenne.

Quant aux deux tiers de dépenses en moins, où vont-ils pouvoir économiser?? Les services publics sont déjà à l’os. On va vers une politique du rabot, comme dans l’Éducation nationale avec 3.150 postes en moins dans le premier degré. Combien de petites classes dans les campagnes vont devoir fermer pour atteindre cet objectif?? On continue la casse du service public.

Ce budget n’est pas votable. Il faut mettre la priorité sur les services publics sans les assécher une fois de plus, en particulier l’Éducation nationale et la santé, et rétablir une justice fiscale en faisant payer davantage et dans la durée les plus riches, particuliers ou sociétés. »

Jean-Philippe Tanguy (RN)Jean-Philippe Tanguy. Photo Quentin Reix

« Pour nous, les hausses d’impôts pour les plus privilégiés doivent financer des baisses d’impôts pour les classes moyennes et populaires. Il n’est pas question non plus que les petites entreprises paient pour celles qui se sont mal comportées. On fera des propositions très concrètes pour beaucoup mieux cibler l’effort fiscal. Deuxième objectif : aujourd’hui, il n’y a pas de redressement des finances publiques car les dépenses vont continuer à augmenter, donc nous allons proposer davantage de baisses des dépenses inutiles, des réformes structurelles et la suppression de subventions indues. Ce ne sont pas des impôts temporaires qui vont solutionner le déficit ».

Laurent Wauquiez (LR)Laurent Wauquiez. Photo Thierry Lindauer

« La situation financière dont hérite Michel Barnier est catastrophique. Tout le monde le comprend, il faut remettre de l’ordre dans les comptes. Avec les députés de la droite républicaine, nous soutenons cet objectif mais nous voulons améliorer le budget avec des solutions claires : plus d’économies sur le gaspillage de la dépense publique, mettre un terme à la bureaucratie excessive, valoriser la France qui travaille et préserver nos retraités qui ne doivent pas être les boucs émissaires du quoi qu’il en coûte. »

Stéphane Lenormand (Liot)

« À Liot, avec Charles de Courson, nouveau rapporteur général du budget, nous avons chaque année alerté sur l’insincérité du budget et les dérives des finances publiques et proposé des recettes et économies justes. Responsables, nous voulons rétablir les comptes publics mais nous avons des désaccords forts avec le gouvernement, en particulier sur la baisse du budget de l’Agriculture, celle du “fonds vert” pour la transition écologique dans les territoires et la baisse des dotations des collectivités territoriales (premier investisseur public). Le gel des retraites et la hausse des taxes sur l’électricité viendront, pour leur part, grever le pouvoir d’achat des classes populaires. Nous sommes aussi très inquiets sur le budget des Outre-mer. » 

Laëtitia Soulier, Arthur Cesbron, Laurent Bernard, Jérôme Pilleyre et Florence Chédotal