Cyclo-cross : l'Auvergnat Léo Bisiaux réduit son calendrier et axe son hiver sur les Mondiaux à Liévin
La saison de cyclo-cross a démarré sans lui. Mais rien de fâcheux, ni blessure, ni maladie ou méforme, Léo Bisiaux prendra le train en marche. À Troyes, le 23 novembre prochain, à l’occasion de la 5e manche de la Coupe de France.Le Riomois champion du monde juniors 2023 a décidé de réduire son activité en cyclo-cross, malgré son attachement à la discipline.
« On a fait le choix de reprendre la saison plus tard que les années précédentes pour diminuer le nombre de jours de course, explique-t-il. J’avais débuté début octobre, l’an dernier et fait une vingtaine de cyclo-cross. Cette année, ce sera environ la moitié. »
"Il a fallu bien se reposer"Moins de rendez-vous hivernaux pour privilégier la récupération au sortir d’une première saison pro sur route, « assez longue et dense », marquée par des places d’honneur au Baby Giro (6e) et au Tour de l’Avenir (4e). « Il y a eu beaucoup de stages, de grosses préparations réalisées en vue de différents objectifs, il a fallu donc bien se reposer. »
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Une période de coupure qui a duré trois semaines, avant que le Riomois âgé de 19 ans réenclenche un nouveau cycle d’entraînement, en mode cross. « J’ai repris fin septembre. Cela me fera une préparation de deux mois, je pense que c’est suffisant. Vu que j’étais vraiment en forme quand je me suis arrêté (après le Tour de l’Avenir, fin août, NDLR), la reprise a été plus facile. On va voir comment se passent les premières courses. Mais il n’y aura pas d’affolement si jamais je ne suis pas au top. »
D’autant moins que le coureur de la Decathlon AG2R La Mondiale aura du temps pour éventuellement corriger le tir, puisqu’il va « axer cet hiver sur les championnats du monde (U23) », soit sa dernière course, le 1er février 2025.
"Ce sera une saison où je serai investi à 100 %"« On a la chance d’avoir les Mondiaux en France, donc il faudra faire une belle course, assure-t-il. Il y aura peut-être 30.000 spectateurs, ça va être une belle fête du vélo. Nous, les Français, on a tous ça en tête. On sait qu’on va être encouragé à fond. »
Un soutien populaire qui pourrait avoir son importance et l’aider à accéder à ce podium, dont il est resté au pied (4e), en février dernier à Tabor (Tchéquie). « Quand le public est pour ta cause, c’est différent, souligne-t-il. Cela rajoute de l’adrénaline, du peps dans la course. Courir à Liévin pour tous les Français, ce sera une motivation supplémentaire. »
En tout cas, ce n’est pas parce que le Riomois va réduire la voilure cet hiver qu’il visera moins haut. « Je ne change ni mes objectifs (championnat de France, manches de Coupe du monde et Mondiaux), ni ma façon d’aborder le cyclo-cross. Ce sera une saison où je serai investi à 100 % », promet la pépite auvergnate, n’ayant pas envie de sacrifier sa discipline de prédilection sur l’autel de la route, aux intérêts tous puissants.
Le plus important, c’est ce que je m’amuse vraiment en cyclo-cross. C’est une ambiance différente de la route. Pour le moment, j’aime bien combiner ces deux disciplines. Cela me va bien comme ça. Le cyclo-cross m’apporte beaucoup pour la route et inversement.
Pour autant, vu sa progression, concrétisée en janvier par son passage dans l’équipe World Tour de Decathlon, arrivera un moment où il faudra trancher, faire un choix. « On verra dans les années futures si j’arrête le cyclo-cross ou si je peux encore continuer. On n’a pas encore réfléchi à ça », répond Léo Bisiaux. Reste que la question reviendra très vite dans les conversations avec son staff…
Raphaël Rochette