L’étonnant et spectaculaire sphinx colibri

Mérinchal. L’étonnant et spectaculaire sphinx colibri. Les portes de l’été se sont entrouvertes tardivement et les butineurs ont dû, comme les fusées, attendre que les fenêtres de tirs soient dégagées pour enfin pouvoir décoller.

Les greniers ne se sont pas remplis de blés et les ruches manquent de miel. Le volume de production serait seulement de 40 % par rapport à 2023. Cet indice permet de se rendre compte des difficultés qu’auront les autres butineurs sédentaires à passer l’hiver. Même s’il ne pourrit pas les sols, le dérèglement climatique apporte un complément de destruction massive aux insecticides et aux pesticides pour anéantir le vivant de la nature.

Un papillon phénomène

Il n’est pas certain que les butineurs, qui migrent en Afrique, trouvent là-bas des conditions de vie meilleures car les phénomènes climatiques extrêmes sévissent sur tous les continents.

Le moro-sphinx fait partie de la famille des sphingidés, des papillons de taille moyenne actifs pendant la nuit. Exception à la règle, celui-ci est diurne et, malgré son extrême rapidité, il est peu farouche et facile à observer lorsqu’il introduit sa longue trompe à l’intérieur des fleurs pour pomper les liquides sucrés.

Le sphinx colibri n’est pas encore parti

Afin de maintenir en position stationnaire son corps trapu, terminé par une touffe d’écailles sombres, le moro-sphinx imprime un rythme de 75 battements d’ailes par seconde, ce qui lui a valu le surnom de sphinx colibri. Il est encore présent en Haute Combraille où il dispute pacifiquement les derniers nectars de fleurs en se mêlant aux vulcains et aux paons du jour. L’agitation de la rouille de ses ailes antérieures souligne agréablement le gris dominant de ce papillon qui va bientôt partir passer l’hiver au sud du Sahara. Un bien long voyage pour ce minuscule voilier de quatre centimètres capable de parcourir plusieurs milliers de kilomètres à des vitesses de pointe de 40 km/heure.