Grand site du puy Mary : comment préserver ce trésor patrimonial ?
Le puy Mary avait déjà accueilli les rencontres du réseau des Grands sites de France. C’était en 2013 et, depuis, les enjeux ont changé. Pour ce 26e rendez-vous, les représentants des 22 Grands sites labellisés en France ont travaillé sur la question de la mobilité durable. Car en 2024, ce sont bien « le changement climatique, la transition écologique et énergétique » qui occupent les débats, en matière de tourisme, a déclaré Louis Villaret, président des Grands sites de France.
Au total, ce sont 250 participants (élus, techniciens des collectivités locales, professionnels et experts des espaces naturels, du patrimoine et du tourisme), qui réfléchissent sur les enjeux du futur, depuis mercredi. Inévitablement, la voiture, qui a pris toute la place dans la mobilité, est le support des réflexions.En France, les Grands sites accueillent plus de 40 millions de visiteurs, dont les transports représentent 77 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur touristique au niveau national. Au col du pas de Peyrol, ils sont 500.000 chaque été.
Des solutions pour le Cantal ?Dans les Montagnes du Giffre, en Haute-Savoie, les acteurs locaux ont lancé le rando’bus : 18 randos clé en main pour augmenter la longueur des itinéraires avec un service de navette. « Ces rencontres poursuivent trois objectifs : protéger nos paysages emblématiques, améliorer la qualité de l’accueil (en cherchant des solutions pour maîtriser la fréquentation) et développer l’économie locale. »À son échelle, chaque site partage les solutions trouvées sur son territoire. « À notre niveau, nous avons décliné certaines solutions dans le Cantal et nous les avons adaptées à la morphologie du territoire », a précisé Philippe Fabre, président du Grand site de France du puy Mary.
Chacun des sites a sa particularité, la nôtre est d’être un col traversant : la mobilité est au cœur de nos préoccupations
Le système des navettes et le dispositif de la vignette ont permis, depuis 2016, de désengorger en partie le pas de Peyrol et d’en limiter le stationnement. « Les Grands sites se retrouvent, à certains moments, confrontés à une saturation de touristes : plus personne ne profite, les visites sont compliquées…, a analysé Louis Villaret. L’une des solutions pour limiter les pics de fréquentation à un endroit qui attire beaucoup de touristes au même moment est de décentrer l’intérêt. »
Diffuser la fréquentationEn d’autres termes, il s’agit d’attirer les touristes autour du site d’attraction. « C’est un travail d’aménagement global de territoire qui aboutit à la diffusion de la fréquentation », a-t-il ajouté.« La protection de nos territoires patrimoniaux passe aussi par celle des habitants. Et c’est une façon de leur faire prendre conscience, s’ils l’ont oublié, du cadre magnifique dans lequel ils ont la chance de vivre », a souri Louis Villaret.
Anna Modolo