Connaissez-vous Le Rire médecin ? L’association qui a inspiré le film "Sur un fil" œuvre dans le Puy-de-Dôme
Avant sa sortie nationale le 30 octobre, Sur un fil sera projeté au CGR Le Paris, à Clermont-Ferrand, lundi 14 octobre, à 20 heures, en partenariat avec l’association Le Rire médecin qui a inspiré le scénario (*).
À Clermont-Ferrand, Pierrette Bonnefont est la représentante artistique régionale de l’association. Membre du Rire médecin depuis 30 ans, la comédienne-clown a initié la création du groupe puydômois.
Le Rire Médecin, qu’est-ce que c’est exactement ?
C’est une association de clowns professionnels créée en 1991 en région parisienne par Caroline Simonds, qui est elle-même clown. De deux personnes au départ, l’association a grossi pour accueillir des gens issus du monde du clown, du théâtre, du chant et les former pour intervenir auprès des enfants hospitalisés. Dans l’association, les comédiens sont recrutés, formés et rémunérés.
Comment l’association est-elle arrivée à Clermont-Ferrand ?
Je fais partie de l’association depuis 1994. À l’époque, nous étions huit en région parisienne et nous sommes aujourd’hui 150 en France. Quand je suis revenue dans le Puy-de-Dôme, ma région d’origine, j’avais très envie d’y implanter Le Rire médecin. J’ai commencé par créer l’association Bille en tête, sur le même modèle, pour aller dans les services pédiatriques de l’hôpital Estaing, à Clermont-Ferrand. Après une année d’existence, Bille en tête a été « adoptée » par Le Rire médecin et le groupe s’est lancé en février dernier.
Sur un filSur un fil Bande-annonce VFQui compose cette « troupe » locale ?
Nous sommes cinq intermittents du spectacle à intervenir deux jours par semaine, dans les services de pédiatrie générale et de chirurgie infantile de l’hôpital Estaing. Tous les comédiens sont formés avec des soignants pour la théorie, par rapport à l’organisation des services dans lesquels on intervient et aux pathologies des enfants, et avec des stages pour la pratique artistique (clown, magie, chant, marionnettes…).
Comment intervenez-vous ?
On arrive en civil pour rencontrer les soignants qui nous donnent toutes les informations sur les enfants, leur âge, leur état de santé, leur humeur du jour, s’ils ont des soins ou une intervention prévue… Ensuite, on s’habille et on va dans les chambres en adaptant notre proposition artistique à chaque enfant. Toujours en duo et toujours en improvisant.
Pour nous, chaque chambre est une page blanche.
On fait du sur-mesure. Pour un bébé qui va s’endormir, on chante une chanson douce et on part rapidement. Pour un enfant fatigué, on peut proposer quelque chose de minimaliste avec des marionnettes ou ses doudous. Pour un autre qui a besoin de décompresser, on fera de la musique, une bataille d’eau ou on mettra le bazar… L’objectif, c’est de créer une situation où l’enfant rigole et de le mettre au centre de notre improvisation. Bien sûr, on associe la famille quand elle est là !
Quels retours avez-vous de ces interventions ?
Les parents nous glissent un petit mot de remerciement à l’oreille. Les soignants trouvent que les enfants sont plus détendus. Nous sommes d’ailleurs en train de mettre en place un accompagnement des soins, pour distraire les enfants pendant une prise de sang ou une pose de sonde. Mais le plus concret, c’est en direct, on voit qu’on fait rire les enfants et leurs familles dans un endroit où on ne s’attend pas à rigoler.
(*) Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Reda Kateb – qui est aussi parrain de l’association Le Rire médecin depuis 2020 – s’est inspiré du livre Journal du docteur Girafe de Caroline Simonds, clown fondatrice du Rire médecin, et du docteur Bernie Warren.
Propos recueillis par Maud Turcan