Pour mieux comprendre la justice : le procureur de la République de Tulle à la rencontre des citoyens
Si nul n’est censé ignorer la loi, combien en connaissent le fonctionnement ? Hélas peu, si l’on en croit notamment les conclusions du rapport des États généraux de la justice de 2022. Parmi les reproches formulés, figure celui, très majoritaire, d’une trop grande lenteur de la justice (93 %), mais aussi d’une importante opacité (67 %). Porté, comme il l’avait indiqué à son arrivée à la tête du parquet de Tulle il y a un an, par le souci d’expliquer comment la justice se rend, le procureur de la République de Tulle François Tessier a mis en place tout un programme de rencontres publiques.
Gagner en lisibilitéUn mot d’ordre : « Que la justice soit pragmatique et transparente », indique le chef de juridiction, qui réaffirme son souhait d’« aller à la rencontre des citoyens de mon ressort pour faire connaître ce que fait un procureur ». À travers l’explication de ses fonctions, François Tessier souhaite aussi pouvoir répondre à toutes les interrogations sur la justice. « La justice est un bien commun, une pierre essentielle de l’État de droit. Pouvoir échanger simplement avec les citoyens, c’est, je l’espère, rendre la justice plus accessible, mais aussi lisible », complète le magistrat, ancien secrétaire général au parquet général de Limoges.Qu’est-ce-qu’un classement sans suite ? Pourquoi la détention n’est pas systématique ? Quelles en sont les alternatives ? Le public pourra librement, dans un cadre général, formuler ses interrogations.
Trois rendez-vous, gratuits, sont d’ores et déjà inscrits au calendrier avec, pour chacun, une thématique liminaire aux échanges. Le 15 octobre à la salle des fêtes de Laguenne-sur-Avalouze (les violences intrafamiliales) ; le 26 novembre, salle de la piscine à Ussel (la prison, une peine parmi d’autres) ; le 10 décembre, espace Guy-Merle à Treignac (poursuivre ou ne pas poursuivre ?). Les rencontres auront lieu de 18 heures à 20 heures, en collaboration avec l’Association des maires de la Corrèze.
Julien Bachellerie