A Chypre, les pays méditerranéens de l'UE se penchent sur la crise au Moyen-Orient
Ce sommet à Paphos, dans l'ouest de l'île, "est un format qui est particulièrement adapté", "à quelques encablures du Liban", pour discuter de la quête d'une "désescalade" entre pays "particulièrement sensibles à l'instabilité créée par les crises régionales", a relevé la présidence française.
Les représentants des neuf pays (France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Chypre, Malte, Slovénie et Croatie), accompagnés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, vont déjeuner avec le souverain jordanien.
A l'ordre du jour, Gaza et le Liban. La Jordanie est un "partenaire fiable" avec "lequel nous avons également des vues convergentes sur les manières d'arriver à rétablir la stabilité au Moyen-Orient", selon l'Elysée.
Mais la situation est complexe. Malgré les appels au cessez-le-feu sur les deux fronts, "ce que nous constatons, c'est un accroissement des tensions, accroissement également des opérations militaires israéliennes au Liban, comme des tirs de roquettes vers le territoire israélien que nous condamnons".
Et "nos leviers sont limités" pour faire taire les armes, reconnaît-on à Paris.
Les participants vont donc tenter de "construire davantage de convergences européennes", et vont évoquer un "renforcement de l'aide humanitaire à Gaza", avec la Jordanie, déjà impliquée dans des opérations en ce sens avec la France.
L'île hôte étant par ailleurs "un des hubs potentiels" en cas d'éventuelle évacuation des ressortissants des pays européens au Liban, "des échanges" sur cette question seront possibles, d'après la délégation française.
"Ce sera aussi l'occasion de discuter de la manière dont l'UE peut se mobiliser davantage sur la Cisjordanie", territoire palestinien occupé par Israël, "et de la nécessité de renforcer l'Autorité palestinienne", relève la présidence française. L'UE discute de nouvelles sanctions contre des responsables israéliens en la matière.
Dossier migratoire à l'agenda
Dans l'après-midi, les dirigeants vont se retrouver entre Euro-Méditerranéens pour préparer le prochain sommet de toute l'UE, prévu les 17 et 18 octobre à Bruxelles. Notamment sur les questions migratoires, sensibles pour ces Etats en première ligne.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a plaidé mercredi pour une entrée en vigueur du pacte migratoire européen dès l'été 2025, avec un an d'avance, au moment où les îles Canaries sont sous pression.
A Paris, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille, appelle aussi jeudi dans Le Parisien à "anticiper l'application de six mois du paquet asile immigration dès janvier 2026".
Selon des sources italiennes, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, à la tête d'une coalition entre la droite et l'extrême droite, entend mettre l'accent sur "l'intérêt stratégique partagé" du Med9 "dans la promotion d’un plus grand engagement de l'UE dans les relations avec le voisinage du Sud".
Lors du sommet de la semaine prochaine à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement doivent notamment aborder le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'UE et l'accélération des retours.