L’Algérie exclut le blé français d’un appel d’offres
L’Algérie aurait exclu le blé français d’un important appel d’offres qu’elle vient de lancer pour l’acquisition de 500 000 tonnes de céréales, selon des «sources commerciales» citées le 9 octobre par une agence de presse internationale.
Ces sources ont rapporté que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), organisme gouvernemental qui gère les achats céréaliers de l’Algérie, aurait exigé que les entreprises participantes ne proposent pas de blé «d'origine française».
Les appels d’offres de l’OAIC sont réalisés sur une base d’origine «optionnelle», expliquent les mêmes sources, ce qui signifie que l'acheteur peut choisir la provenance du blé.
Cette décision, qui n’a pour l’heure pas été confirmée par la presse d’État algérienne, intervient alors que la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental le 30 juillet dernier avait provoqué une crise diplomatique d’ampleur entre Paris et Alger, dont les relations sont déjà tendues.
L’Algérie avait retiré dans la foulée son ambassadeur en France «avec effet immédiat» et le chef d’État Abdelmadjid Tebboune a rejeté récemment l’idée d’une visite en France, pourtant «attendue cet automne» selon l'Élysée.
Les exportations françaises de céréales vers l’Algérie ont chuté de 80%
Avant même le début de cette dernière crise, les exportations du blé français vers l’Algérie ont baissé de manière significative ces dernières années, sur fond de refroidissements réguliers dans les relations entre les deux pays.
En mars dernier, les médias algériens et français ont largement relayé un rapport des Douanes françaises faisant état d’une chute «spectaculaire» des exportations françaises de céréales vers l’Algérie en 2023.
«Principale composante du poste agricole depuis 2003, les céréales ont notamment vu leurs ventes reculer de 80%, passant de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros en 2023», note le rapport, soulignant que ce marché est un «secteur traditionnellement important des ventes françaises».
La même source soulignait que cette trajectoire s’expliquait par «l’entrée sur le marché des blés de la mer Noire, russes en particulier, à la suite d’une modification fin 2021 du cadre normatif et technique régissant les importations de l’acheteur public (OAIC, ndlr) disposant du monopole des achats de blé».
Entre juillet 2023 et janvier 2024, l’Algérie a importé 1,6 million de tonnes de blé de Russie, selon le site Algérie Éco. «La Russie s’est hissée au rang de premier fournisseur de blé pour l’Algérie», s’est félicité Rusagrotrans, le principal transitaire agricole russe, le 12 février dernier.