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Октябрь
2024

Liban : inquiétude à Baalbek, après une frappe israélienne à proximité de la ville antique

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Outre le déplacement de plus d'un million de Libanais, les destructions d'infrastructures et les pertes civiles, l'histoire du Liban est également en danger en raison de la campagne de bombardements de l'aviation israélienne. 

Joyau du Proche-Orient pour son histoire aux multiples influences, des Romains aux Ottomans en passant par les Croisés et les empires arabes, le Liban regorge de nombreux sites historiques d'exception. C'est le cas notamment de Baalbek, avec son ancienne ville gréco-romaine, autrefois nommée Héliopolis, en référence au dieu grec du soleil.

Elle abrite, au sein de son site archéologique, trois sanctuaires principaux : celui de Jupiter avec ses six colonnes, celui du temple de Bacchus et les ruines de celui de Vénus, bâtis par les empereurs romains Néron, Trajan, Hadrien et Antonin le Pieux.

Le 6 octobre, une attaque israélienne a visé le centre de Baalbek. Le gouverneur de la ville, Bachir Khodr, a alors exprimé auprès d'une agence de presse française son inquiétude en déclarant que, même si «elle a eu lieu à environ 500 à 700 mètres, une telle frappe pourrait avoir un impact négatif sur la citadelle». Il a notamment souligné les risques que représentent, au delà d'une frappe directe, la «fumée noire» sur l'état des pierres ou encore «la force des explosions», dont les secousses pourraient affecter les vestiges des temples romains.

Un appel lancé à l'Unesco

«Je suis très inquiète que les temples de Baalbek soient directement touchés ou que les vibrations au sol, causées par les explosions toutes proches, ne provoquent de graves dommages», craint également Joanne Farchakh, archéologue et experte en patrimoine culturel spécialisée dans les zones de conflit, interrogée par L’Orient-Le Jour.

Au lendemain de cette attaque, le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, a lancé un appel urgent à l'Unesco pour une action internationale visant à protéger le patrimoine du Liban.

Dans une lettre adressée à la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, et citée par le quotidien libanais, Mohammad Mortada a ainsi souligné que l'ensemble des temples romains de Baalbek était «l'un des monuments culturels les plus importants au monde», condamnant les raids israéliens comme une «violation flagrante» des conventions internationales, y compris la Convention de La Haye de 1954.

Dans son courrier, il a exhorté l'Unesco à «prendre des mesures urgentes et des actions concrètes pour protéger ce site historique», classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984, et a interpellé le Conseil de sécurité de l'ONU à ce propos.