Malus pour les voitures thermiques, impôts sur les hauts revenus, postes supprimés... Le budget 2025 sous le signe de l'austérité
2.201 fonctionnaires en moins prévus en 2025
Pour les seuls services de l'Etat, 1.196 postes seraient supprimés : ce solde entre suppressions et créations comprend notamment 2.000 suppressions dans l'Éducation nationale et 505 au Budget et aux Comptes publics, tandis qu'en parallèle 619 emplois seraient créés à la Justice ou encore 630 dans l'Armée. L'Europe et les Affaires étrangères gagneraient de leur côté 75 postes, la Transition écologique trois, l'Economie et les Finances 24, la mission Outre-mer 35, le Travail et l'Emploi 90 et les services du Premier ministre un.
Le budget annexe du contrôle aérien gagnera 132 emplois.Concernant les opérateurs de l'Etat (comme les grands établissements publics), 1.005 postes seront supprimés. Au total, le plafond d'emplois des fonctionnaires de l'Etat s'établira l'an prochain à 2.007.005. Le plafond d'emplois des opérateurs s'établira à 402.218.
Une taxation exceptionnelle pour plus de 400 grosses sociétésLe gouvernement français prévoit d'instaurer une "taxe exceptionnelle" sur les grandes entreprises de fret maritime, qui doit rapporter 500 millions d'euros l'an prochain. Cette taxe "s'appliquera pour deux exercices aux entreprises de transport maritime dont le chiffre d'affaires est supérieur à 1 milliard d'euros", a précisé le gouvernement, qui en attend ensuite 300 millions d'euros en 2026. "C'est un effort nécessaire, mais temporaire", a expliqué Antoine Armand. Selon le ministre de l'Economie, "440 groupes" seront concernés. Concrètement, cette mesure passera par un relèvement du taux de l'impôt sur les sociétés dont ils s'acquittent.
Malus pour les voitures thermiques, bonus pour les électriquesL'enveloppe du bonus censé encourager l'achat de voitures électriques neuves passe quant à elle de 1,5 à 1 milliard d'euros. Si les détails des dispositifs n'ont pas été publiés, ils financeront "en priorité les ménages les plus modestes", indique le gouvernement, sans préciser si le "leasing social" pour les voitures électriques sera renouvelé.
En parallèle, le malus CO2 est alourdi pour "respecter les engagements nationaux et européens en matière de décarbonation des transports routiers". Les voitures neuves émettant plus de 112 grammes de CO2 par kilomètre (g/km) seront taxées à l'immatriculation (pour un achat ou pour une location longue durée) à hauteur de 50 euros par gramme de CO2 supplémentaire. La barre sera ensuite abaissée progressivement à 106 grammes en 2026 et 98 grammes en 2027.
De l'autre côté des gammes automobiles, les véhicules les plus polluants seront de plus en plus taxés, jusqu'à 90.000 euros à l'achat en 2027 pour les grosses berlines, SUV et modèles sportifs émettant plus de 185 grammes en 2027, selon le projet de budget. "Le malus masse" sera aussi alourdi : les voitures pesant plus de 1.500 kilogrammes seront taxées à partir de 2026 (contre 1.600 jusqu'ici), entre 10 et 30 euros par kilogramme en trop.
Une nouvelle imposition des plus fortunéesLes 65.000 foyers fiscaux aux revenus les plus élevés (0,3 % des ménages) paieront davantage d'impôts durant trois ans. La contribution "ne concerne que quelques dizaines de milliers de foyers aux revenus les plus élevés et n'affecte aucun foyer non imposable", explique le gouvernement dans le texte du projet de loi de finances (PLF).
"Cette mesure de justice fiscale correspond à un effort ciblé sur les foyers aux revenus élevés qui, notamment par un recours soutenu aux dispositifs fiscaux dérogatoires, voient leur taux effectif d'imposition diminuer", ajoute-t-il.
Un changement du calendrier de revalorisation des retraitesSur le volet social, des économies de l'ordre de 14,8 milliards d'euros sont attendues. La hausse des dépenses de l'assurance-maladie l'année prochaine sera limitée à 2,8 %. Par ailleurs, le gouvernement compte bien repousser au 1er juillet la revalorisation des pensions de retraite liée à l'inflation, qui devait intervenir le 1er janvier. Ce gel provisoire doit permettre de réaliser 3,8 milliards d'euros d'économies. "Les autres prestations seront revalorisées sur le calendrier habituel", assure Laurent Saint-Martin, ministre du Budget.
Une hausse de la taxe sur les billets d'avionLe ministre de l'Économie a annoncé "une hausse de la taxe sur les billets d'avion", qui inclura les jets privés. Cette mesure ne figure pas dans le projet de loi de finances, mais fera l'objet d'un amendement du gouvernement lors de l'examen du texte au Parlement. Bercy précise que les contours de cette augmentation seront définis "après concertation avec le secteur" aérien.
Avec AFP