En Creuse, on cherche des jeunes à la fibre écolo
Les annonces ont été mises en ligne cet été et pour le moment « il n’y a pas foule », regrette Sabine Béry, coordinatrice des services civiques à l’association Bocal et Phacélie, qui s’occupe du tiers-lieu La Maison d’à côté. « Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de candidats par rapport à tous ces jeunes qui cherchent du travail », ajoute-t-elle.
L’association basée à La Souterraine n’est pas la seule à chercher des volontaires en Creuse. L’école d’Ajain et le collège Martin-Nadaud à Guéret proposent aussi des services civiques écologiques.
Pour les 16-25 ansLe dispositif est ouvert aux 16-25 ans. Lancé par le gouvernement au printemps dernier, il est encore peu connu. Le tiers-lieu La Maison d’à côté a l’habitude d’employer des jeunes volontaires depuis sa création en 2020. Le café alternatif, la cuisine participative, le jardin collectif, la ludothèque et l’espace informatique ne pourraient pas fonctionner sans eux. Encadrés par les deux salariées de l’association, ils organisent des ateliers ouverts à tous. Étudiants, familles, retraités et demandeurs d’asile se rencontrent à La Maison d’à côté.Sabine Béry encadre Loane Gerbault, 20 ans, en service civique écologique à La Maison d’à côté.
Loane Gerbault, 20 ans, a démarré un service civique écologique il y a un mois à La Souterraine. Elle s’occupe plus particulièrement de la sensibilisation au zéro déchet. Originaire de Bussière-Dunoise, elle a fait ses études supérieures à quelques dizaines de mètres de La Maison d’à côté, à la cité scolaire Raymond-Loewy. « J’ai fait un diplôme national des métiers d’art et du design, mention textile, raconte-t-elle. Après mon diplôme, j’avais besoin d’une pause, avec moins d’heures de travail, pour avoir du temps à côté pour un projet personnel. » La jeune femme a pour objectif de monter un collectif de designers avec des copains de promo.
Une rémunération de 600 eurosEn attendant, elle travaille quatre jours par semaine pour l’association Bocal et Phacélie. La rémunération est d’environ 600 euros. « Le zéro déchet me tient à cœur. À Raymond-Loewy, nous sommes sensibilisés à ça. Tous les projets, surtout en textile, vont vers une démarche éco-responsable. Ce service civique correspondait à ce que j’avais envie de faire. »
Les profils des volontaires sont variés. « Ils viennent de tous horizons, constate Sabine Béry. Certains n’ont pas eu de place sur Parcoursup, d’autres ont fini leurs études. Il y en a aussi qui arrêtent leur formation en cours d’année et font ça en attendant. Chaque jeune a son histoire. »A la Maison d'à côté, place Amédée Lefaure à La Souterraine
Le service civique est une parenthèse dans leur vie. Ils restent huit mois à La Maison d’à côté. « Ils apprennent plein de choses et rencontrent beaucoup de gens, poursuit la coordinatrice. Nous travaillons avec la Mission locale et la Maison de l’emploi et de la formation. Ça peut leur ouvrir des portes pour après. On est là pour les aider à trouver leur avenir. »
Loane organise des ateliers créatifsLoane apprécie de pouvoir prendre des initiatives. Mercredi, elle a organisé son premier atelier créatif « Tresser des liens ». Il devrait avoir lieu une fois par mois. « L’idée est de réunir des gens autour du tricot et du crochet afin de réaliser des carrés avec de la laine récoltée dans des recycleries. À la fin, on réunira tout pour donner naissance à une fresque textile qui sera exposée ici. » La jeune femme s’intéresse particulièrement aux liens qui pourront être tissés entre les participants. Elle va aussi animer un atelier retouches-couture. « Nous avons carte blanche dans nos projets, c’est sympa », sourit-elle.
Les jeunes apprécient l’ambiance et la bienveillance qui règnent à la Maison d’à côté. « Même s’il y a des horaires, ça n’est pas du travail pur. C’est du volontariat, insiste Sabine Béry. On les cocoone un peu. On ne veut pas les dégoûter du monde du travail. » L’association compte actuellement deux services civiques (zéro déchet et numérique). Elle en cherche trois autres : cuisine et alimentation durable, animation du jardin collectif, vivre ensemble.
Objectif : 1.000 ambassadeurs de la transition écologique
Le gouvernement a annoncé en janvier la création du service civique écologique. Ce dispositif, lancé en avril dernier, vise à offrir à 19.000 jeunes de 16 à 25 ans, d’ici 2027, l’opportunité de s’engager concrètement en faveur des différentes dimensions de la transition écologique auprès d’associations, de collectivités ou d’opérateurs publics.
Cinq offres sont pour le moment disponibles en Creuse. « Il y a un enjeu en termes de volume, indique Cédric Sous, animateur à l’Ademe (Agence de la transition écologique) basé à Limoges. Nous aimerions que ces cinq jeunes deviennent des ambassadeurs. L’objectif est de les faire monter en compétences pour qu’ils donnent envie à d’autres jeunes de s’engager. » Dans toute la France, 1.000 ambassadeurs de la transition écologique devraient être formés pour sensibiliser et mobiliser leurs pairs.
1.700 offres sont disponibles au niveau national. Les missions couvrent tous les champs de la transition écologique (mieux consommer, mieux s’alimenter, mieux se loger, mieux se déplacer, préserver la biodiversité).Alors que 90 % des jeunes se disent préoccupés par le changement climatique (Ifop 2022), le lancement du service civique écologique peut répondre à leur volonté d’agir. D’une durée de 6 mois à un an, ces missions indemnisées (à partir de 620 euros par mois) sont également l’occasion de découvrir le monde du travail.
PratiquePour consulter les offres de service civique écologique, il faut aller sur le site : www.service-civique.gouv.fr/ecologique
Texte : Catherine PerrotPhotos : Florian Salesse et Catherine Perrot
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