Quel est votre meilleur souvenir du festival Jean-Carmet qui fête ses 30 ans ?
La grande fête annuelle du cinéma à Moulins a démarré ce mercredi 9 octobre, avec la projection de Vingt Dieux, qui sortira en salles le 11 décembre.
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En chiffres
La trentième édition du festival Jean-Carmet, jusqu’à mardi soir, propose 32 films dont 25 sont projetés en avant-première, et 27 courts-métrages. Quatre-vingts artistes sont invités.
Le festival Jean-Carmet a trente ans, mais saviez-vous que sa création a pris dix ans ? Dix ans d’une passion collective pour le cinéma et pour les comédiens, pour une culture populaire et ambitieuse.
L’histoire démarre en 1984
La jeune Radio Bocage, créée l’année précédente, présente, chaque mercredi à 19 heures, une émission de cinéma, nommée Ciné Délire, animée par Jacques Roger.À l’époque, Maurice Franc et Louis Florentin exploitent les cinémas Colisée et Artistic.
Autour de cette émission, Radio Bocage crée une association sœur, Ciné Bocage, pour animer un ciné-club dans la salle de La Ligue de l’enseignement de l’Allier, alors situé au 7 avenue Victor-Hugo, à côté du conseil départemental. Jacques Roger est le président fondateur.Une séance mensuelle est organisée en coopération avec les ciné-clubs de l’École normale (aujourd’hui l’Éspé) et du foyer de jeunes travailleurs Les Champins (aujourd’hui Résidence @nima de Viltais).
Les séances mensuelles passent au cinéma Le Palace en 1988 et Ciné Bocage lance un festival en essayant différentes thématiques telles que Rêves et révoltes ou Histoires de garçons et de filles. Après le départ de Jacques Roger, suite à une mutation dans le Nord, Jean-Jacques et Nicole Richard arrivent aux manettes. Le festival s’oriente vers les seconds rôles et devient le Festival Jean-Carmet, en 1995.
La première édition cumule 800 spectateurs. Trente ans plus tard, 12.000 spectateurs sont réunis par le festival.
En parallèle, les séances mensuelles sont devenues hebdomadaires et ont intégré la programmation du cinéma moulinois, sous le label « Art et essai », à l’époque de Cap Cinéma et maintenant CGR.
« Au fil des années, l’association s’est développée, mais pour qu’elle se développe encore, il a fallu passer par la professionnalisation. Elle a été rendue possible grâce aux partenaires institutionnels et financiers », souligne Agnès Cluzy. Ciné Bocage est aujourd’hui co-présidée par cette bénévole de la première heure et par Jean-Guy Cognet, pilier de la première décennie de Radio Bocage.
Le cap des 10.000 entrées a été franchi lors de la 25e édition, en 2019. Mais la croissance n’a pas été sans effort.Catherine Cuvelier a été embauchée à temps plein en 2001. Puis, il y a eu une programmatrice dédiée au festival, embauchée à temps partiel dès 2007, Céline Richard, devenue directrice de casting l’an passé. Pour la remplacer, la Trévoloise Lucie Moreau a été embauchée à temps plein, avec la mission de développer la médiation culturelle.
« En plus de la programmation art et essai, des séances hors les murs, des séances scolaires et des séances en prison, il est apparu important de développer encore l’éducation à l’image », fait valoir Jean-Guy Cognet. « Devant la déferlante de vidéos et de photos que nous voyons à travers nos écrans, il est devenu impératif d’aiguiser un œil critique. Au-delà du “ça m’a plu, ça ne m’a pas plu”. Comprendre comment est suscitée une émotion. »
Stéphanie Ménastephanie.mena@centrefrance.com