Qui est Caroline Chabanon, la nouvelle présidente du tribunal judiciaire de Brive
Elle « arrive en voisine », souligne Antoine Billebeaud, procureur de la République de Brive par intérim. Depuis quelques semaines, Caroline Chabanon, jusque-là vice-présidente chargée des fonctions de juge des enfants au tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ville d’où elle est originaire, occupe le siège de présidente du tribunal judiciaire de Brive. Elle succède à Hélène Gratadour, récemment nommée présidente de chambre à la cour d’appel d’Orléans (Loiret) après sept ans à la tête de la juridiction briviste.
Parmi ses nouvelles missions : « Piloter la juridiction pour qu’elle fonctionne au mieux et représenter l’institution judiciaire dans toute sa dimension. »
Ses premières impressions sont bonnes : « Dans cette juridiction, qui est de taille identique à celle de Cusset (Allier) que j’ai présidée par intérim de septembre 2019 à janvier 2020, j’ai rencontré des acteurs du monde politique, économique et social très engagés. »
Le choix de BrivePoser ses valises dans la sous-préfecture de la Corrèze est, pour cette Auvergnate de naissance, tout sauf un choix par défaut. « Dans mes vœux, je n’avais coché qu’une case : Brive », souffle Caroline Chabanon. Pourquoi ? « Brive correspondait à ce que je souhaitais sur le plan personnel, répond-elle. C’est une ville dynamique, sécurisée, dans laquelle on circule bien, située dans un environnement vallonné, à 1 h 40 de mon logement principal. »
Avec ce poste, Caroline Chabanon assure avoir saisi « une opportunité » : associer « qualité de vie » et « fonctions importantes ». Un alliage, à ses yeux, indispensable : « J’exerce un métier-passion mais je ne veux pas le faire à n’importe quel prix. On ne peut pas bien juger les gens si on ne va pas bien soi-même. »
Pour être bien dans ses baskets, la magistrate pratique régulièrement la course à pied, le vélo ou encore l’aïkido, « discipline dont elle est ceinture noire », précise Christine Montaudon, vice-présidente du tribunal.
Les orientations de son actionQuand on lui demande de définir les grandes orientations de son action, Caroline Chabanon, qui a intégré la magistrature en 2007, cite, en premier, « le maintien d’un très bon niveau de fonctionnement de la juridiction, qui s’explique par l’engagement et le dévouement des fonctionnaires et magistrats ».
Puis annonce d’autres axes de travail. Comme « la mise en place et le développement de la procédure pénale numérique, la poursuite du développement du pôle VIF (violences intrafamiliales) et des audiences de règlement à l’amiable ». Quant aux travaux immobiliers, « je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sur la question mais je compte bien m’en occuper ».
Alors qu’elle se dit convaincue que « la politique juridictionnelle n’est efficace que si elle est en lien avec la vie économique et sociale du ressort », la nouvelle présidente entend instaurer « des conseils de juridiction, espaces importants d’échanges et de connaissances mutuelles » et œuvrer « pour le rayonnement de la juridiction dans son environnement, en poursuivant son ouverture vers l’extérieur, ce qui me paraît déterminant pour mieux faire comprendre notre rôle et notre mission ».
Enfin, elle confie « espérer rapidement l’arrivée d’un nouveau collègue aux enfants tant ce service nécessiterait un troisième juge ».
Sa vision de la justice« À l’heure où la justice est souvent attaquée de toutes parts et si nous sommes amenés à travailler parfois en mode dégradé, les citoyens attendent des décisions dans des délais raisonnables, rendues de manière claire et intelligible, résume-t-elle. Dans une période de crise, les valeurs qui structurent l’institution [judiciaire] doivent rester des repères. Nous demeurons l’un des piliers de stabilité de notre pays. »
Guillaume Blanc