"C’est magnifique, c’est une carte postale !" : venus d'ailleurs, ils ont adopté Thiers
"C’est magnifique, j’adore !" Sur une place Antonin-Chastel illuminée par le soleil, samedi après-midi, un petit groupe de nouveaux Thiernois se rassemblent pour une visite guidée de leur cité d’adoption. Le point de vue sur la cité médiévale de Thiers, les Millières contre la montagne des Margerides et les monuments du centre-ville permet déjà à Pierre Contie, le guide du jour, d’introduire son propos. D’ouvrir les coulisses de l’Histoire à des administrés déjà séduits par le décor de leur nouvelle vie.
"Le blason de la ville qu’on peut voir sur la gendarmerie, qui était l’ancienne Poste, est un navire trois mâts. Il ne représente pas un bateau qui navigue sur la Durolle, mais il symbolise l’importance du commerce et de l’économie internationale. Thiers exportait des couteaux, des peaux, des papiers", commence l’adjoint en charge du patrimoine.
"Des échanges avec l’Espagne ?" demande Santos, originaire de la péninsule ibérique. Il est venu à Thiers en famille. Sa fille, Sabrina Fernandez, en donne l’explication, en montrant des photos sur son portable. "On est venu à cause de cette annonce : l’ancienne maison d’enfants Arc-en-ciel à Chassignol. On a mis un an à acheter. Cela faisait un moment qu’on cherchait une grande maison pour être tous ensemble."
Ils ont racheté l'ancienne maison Arc-en-cielCelle qui était agente immobilière dans le Loir-et-Cher a repris son ancien travail : professeure d’espagnol. Elle exerce au collège Sainte-Jeanne-d’Arc. Avec ses parents et ses deux enfants, ils sont cinq nouveaux Thiernois à poursuivre un énorme projet : la réhabilitation de cette immense demeure. "L’idée, ce serait de faire des salles de réception, pour des anniversaires, des mariages, pourquoi pas accueillir des colonies de vacances, des séminaires…", poursuit la quadragénaire. Elle pourra aussi garder ses parents le plus longtemps possible auprès d’elle. "C’est notre côté espagnol : la famille, c’est important." S’ils ont quitté les châteaux de la Loire, ils n’en apprécient pas moins le patrimoine de Thiers. "C’est magnifique, c’est une carte postale ! Ce qui est dommage, ce sont ces commerces vides, mais bon. Moi, j’adore l’Histoire."
"Enchanté"Entre la présentation de l’industrie coutelière thiernoise et du projet de l’ex-Défi Mode, Patrick Ghilardi, Clermontois de 64 ans, raconte à son tour comment il est arrivé, il y a six mois, aux Molles.
"J’avais demandé un logement social à Clermont et je n’ai rien eu. Et ma fille aînée habite Thiers depuis un an avec ses trois filles, donc je me suis rapproché. Je suis enchanté. J’avais l’image d’une ville sombre, mais depuis que j’y suis, j’ai changé d’avis. Les gens sont plus courtois, moins stressés qu’à Clermont. J’aime les animaux et la nature, ici je suis servi. Je ne pêchais plus depuis longtemps, j’ai repris ma carte. On peut aller aux champignons pas loin. J’ai sympathisé avec ma voisine. Je suis bien plus détendu !"
Devant l’îlot Mercière, exemple de rénovation d’un bâti médiéval en très mauvais état, Pierre Contie évoque la problématique des arrêtés de péril et les "crises économiques et sociales qui ont eu des répercussions sur l’état de la ville". Le groupe entre dans l’église Saint-Genès "avec la plus grande coupole romane d’Auvergne", au cimetière Saint-Jean, et traverse la rue de la Coutellerie.
"On respire ici""Quasiment tous les immeubles de cette voie sont à colombages", indique le guide. "Ça, j’adore", lance Joanne Marguerite en souriant.
Elle est arrivée en janvier du Var. En accompagnant sa fille faire ses études supérieures dans le Puy-de-Dôme, elle est "tombée amoureuse de la région. Quand j’ai vu à quel point les prix étaient accessibles, un an après j’étais là, en train d’acheter." Son fils l’a suivie. Cette quadragénaire est "fan" d’architecture, de pierres, de métal. "Je ne m’attendais pas à ce que l’église soit si belle, elle est incroyable ! Et puis Goldorak, pour une petite fille des années quatre-vingt, ça fait chaud au cœur !" D’ailleurs, le soleil de plomb ne lui manque pas. "On respire ici, dans tous les sens du terme."
Alice Chevrier