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Октябрь
2024

La Ville de Clermont-Ferrand va acquérir la Maison de l'apothicaire à Montferrand... pour en faire quoi ?

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Est-ce le point de départ d’un nouveau plan d’actions pour le vieux Montferrand ? La Ville de Clermont-Ferrand va acquérir l’emblématique Maison de l’apothicaire, mais la réflexion ne s’arrête pas à cette bâtisse emblématique, construite au XVe siècle.

Car Olivier Bianchi le concède sans difficulté : « Depuis dix ans, Montferrand n’a pas été beaucoup au centre de notre attention, alors que c’est notre deuxième centre historique, que c’est un endroit touristique », reconnaît le maire de Clermont-Ferrand, tout en expliquant les raisons de ce constat :

Il y a eu, sous Serge Godard, un gros programme de rénovation des remparts, qui a coûté 80 millions d’euros sur dix ans. C’est toujours difficile, après un grand combat budgétaire, d’en mener un nouveau alors que d’autres quartiers ont aussi des besoins légitimes. On a toujours plus d’envies que de moyens budgétaires. Sans compter que les années filent vite…

Dix ans après, la municipalité compte donc se pencher à nouveau au chevet de l’un de ses quartiers historiques, en commençant par prendre soin de l’un de ses plus beaux édifices, la Maison de l’apothicaire. « Son évolution et son abandon n’envoyaient pas un signal positif », commente le premier édile, sollicité à ce sujet par l’Association de sauvegarde de l’apothicaire de Montferrand (ASAM), créée en 2023.

Quel projet ?

Vendredi 25 septembre, en conseil municipal, les élus ont donc acté son acquisition, au prix estimé par les Domaines, à savoir 185.000 €.

Avec quelles ambitions ? Tout reste à définir, mais des idées sont posées sur la table. « On n’en fera pas un grand musée », prévient d’emblée Olivier Bianchi. Et pour cause : le rez-de-chaussée mesure 25 m², le premier étage autant, et la maison dispose de deux appartements de 30 et 35 m² aux deuxième et troisième étages.

« L’idée, qui mérite d’être affinée, serait d’aménager en rez-de-chaussée, dans le cadre en plus du label Pays d’art et d’histoire, une sortie de minicentre d’interprétation, un lieu d’accueil pour les touristes et les Clermontois pour leur donner des informations sur Montferrand et son patrimoine, propose Olivier Bianchi. Il y aurait un bureau à l’étage et les appartements pourraient devenir des résidences d’étudiants en histoire ou en thèse. » À l’instar de l’ancienne maison du gardien du jardin Lecoq, transformée en résidence d’artistes.

Et la place de la Rodade ?

Ce n’est pour l’heure qu’une proposition. Car les deux prochaines années seront consacrées à l’évaluation des travaux, pour l’heure non chiffrés, et aux discussions avec les associations du quartier mais aussi l’Architecte des bâtiments de France (ABF), la Maison de l’apothicaire étant classée au titre des Monuments historiques depuis 1889.

« Le but est de montrer que la réflexion commence, car je pense qu’il faudra, sur le prochain mandat, un plan d’opérations pour Montferrand. Après la décennie des remparts, une décennie pour l’intérieur de la bastide », ambitionne Olivier Bianchi, citant la rénovation thermique de la salle Poly mais surtout la place de la Rodade, dont la transformation est promise depuis des années… dans ce qui ressemble déjà à un bout de programme de campagne pour les élections municipales de 2026.

« Il y avait urgence »

« Nous sommes contents et soulagés », commente Anne-Sophie Simonet, présidente de l’Association de sauvegarde de l’Apothicaire de Montferrand. Depuis sa création en avril 2023, cette association se bat pour la sauvegarde de cette bâtisse historique et demandait son rachat par la Ville. Un vœu exaucé. « Il y avait urgence à intervenir. Que la Ville l’achète, c’est un signe pour sa résurrection et il faut maintenant que l’apothicaire soit le pilier du renouveau du quartier. Via la collectivité, cette maison va être rendue aux citoyens, si elle devient un lieu d’accueil du public. On est dans les starting-blocks pour cette prochaine aventure. »

Arthur Cesbron