Plan France 2030 : 12 millions d'euros engagés en Corrèze pour passer de "la chenille fossile au papillon électrique"
En visite en Corrèze mardi 8 et mercredi 9 octobre, Bruno Bonnell, secrétaire général à l’investissement chargé de France 2030, a fait le point sur ce plan initié en 2021 pour cinq ans. Il dispose d’une enveloppe de 54 milliards d’euros. De l’argent dédié à l’investissement dans "l’innovation dans les territoires et dont on a la parfaite illustration chez Axioma".
Six entreprises corréziennes en bénéficient : Axioma, Pierrot Gourmand, le groupe CFBL dont Mecafor, Mecatraction et Farges Bois. Il s’est aussi rendu chez Ucelia pour laquelle un dossier sur un projet autour de l’aluminium est en préparation.
France 2030, où en est-on ?
Nous en sommes à 35 milliards d’euros fléchés vers 5.000 entreprises et 7.000 projets en France. Ce sont 50 % de PME et d’ETI, 20 % de grandes entreprises, 30 % en direction de la formation avec 240.000 places de formation qui ont ouvert en septembre 2024. 70 % de ce montant est investi dans l’hexagone et en outre-mer, mais hors Île-de-France. J’en suis d’ailleurs à mon 46e département visité.
Comment la Corrèze profite-t-elle de France 2030 ?
France 2030 soutient une douzaine de projets en Corrèze pour environ 12 millions d’euros engagés sur ce territoire inattendu.
Quels sont les leviers de contrôle pour vérifier que cet argent est bien destiné aux projets innovants fléchés ?
Les contrats sont très structurés avec des jalons précis sur la RSE, l’environnement, l’équilibre femme/homme. 50 % des investissements doivent permettre une réduction de l’empreinte carbone. On rend compte à l’Assemblée nationale tous les trimestres.
C’est marginal, mais ça nous est déjà arrivé d’arrêter de financer des projets qui ne correspondaient pas.
La fin de ce plan intervient en 2026. En voyez-vous déjà les effets ?
En fait, on est au vrai début. L’impact anticipé, c’est la création de 300.000 emplois et 50 à 70 milliards de PIB en plus.
Alors que la croissance est atone, que les chefs d’entreprise corréziens et d’ailleurs se montrent peu confiants en l’avenir…
Certaines entreprises vont bien, d’autres vont mal. Nous vivons une transformation profonde et fondamentale. Nous allons passer de la chenille fossile au papillon électrique. À l’arrivée de l’automobile, les charrettes à cheval ont été en difficulté, mais il a fallu une génération pour les remplacer. Les entreprises « très XXe siècle » vont disparaître. On est à l’aube des « Trente vertueuses », avec des entreprises plus propres, plus attentives à la planète. On a la sensation que la photo dure, mais la tendance, la dynamique est profonde et réelle.
Propos recueillis par Emilie Auffret