De l’art de cohabiter
Rangez les violons et les colombes au bec chargé de rameau d’olivier. Non, la France n’est pas, ne sera jamais, vraiment, un pays en « paix ». Parmi les définitions de cette terminologie enchanteresse, on lit : « quiétude morale, sérénité ». A cette lecture, passé l’esclaffement ironique, il faut bien faire le constat que non, nous ne serons jamais calmes, et que oui, sur bon nombre de sujets, notre singularité nationale consistera invariablement à nous engueuler. Les sujets d’étripage rempliraient les pages d’une encyclopédie, mais, sur les dernières décennies, le combat acharné entre chasseurs et « antis » tient le haut du pavé. Les arguments s’opposent sans innovation particulière, les coups de corne s’enchainent au gré des bévues qui relèvent d’inadvertance, d’imprudence ou de la simple fatalité. On ne peut nier les efforts de communication de la communauté chasseresse, mesurer un bilan mortel globalement en décrue, mais constater que des drames ne sauront être évités. Quelle issue, si elle existe ? Une seule, la moins pire : Cohabiter. Cela peut paraître fou, mais on y arrive, même avec mauvaise volonté.
l'éditorial
Charles Vigier