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Affaire des prisonniers allemands de Meymac : ce qu'il faut savoir sur les fouilles "de la dernière chance"

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Ce sont les fouilles "de la dernière chance". Ce lundi 7 octobre, les équipes d'archéologues de l'Onac-VG ainsi que les chercheurs allemands du Volksbund  ont lancé une nouvelle campagne de sondage du sol, dans le bois d'Encaux, à Meymac (Corrèze).

Une opération qui s'inscrit dans le cadre des recherches menées pour retrouver les corps de soldats allemands, faits prisonniers à Tulle le 8 juin 1944 et fusillés quelques jours plus tard par la Résistance.

Une surface de 3,5 ha 

Jusqu'au jeudi 10 octobre, les chercheurs vont tenter de retrouver la trace des fosses dans lesquelles les soldats reposent, entre 30 et 40 corps selon les recherches historiques. Sur la base de deux témoignages (les souvenirs d'un enfant de 10 ans ayant assisté aux fouilles, et ceux d'un militaire du 126e RI ayant vu la fosse après la première exhumation ayant eu lieu entre 1967 et 1969), une zone de 35.000 mètres carrés a été délimitée et débroussaillée pour faciliter le travail des équipes. "Ces témoignages, c'est tout ce qu'il nous reste. Le VDK, qui finance cette opération, a une nouvelle fois voulu essayer. C'est vraiment notre dernière piste qui repose sur des témoignages qui ne sont pas très précis. Ce sera la dernière opération menée. Si ce n'est pas là, ça peut être absolument partout ", a annoncé le préfet Etienne Desplanques, sur place.

"Pas deux fois la même erreur"

Cette nouvelle zone de recherches se situe de part et d'autre du chemin actuel, à une cinquantaine de mètres de la dernière opération infructueuse, qui n'avait permis de retrouver que quelques artefacts de cette époque. "On avait retrouvé des balles, mais qui ne présentaient pas de traces d'impacts. On considère qu'il s'agissait plutôt d'artefacts correspondant à une zone de campement, qu'à une zone d'exécution", a expliqué Marine Meucci, archéo-anthropologue de l’ONAC-VG. Les fouilles ont lieu sur 35000 mètres carrés. PHOTO Agnes Gaudin

Lors de cette première opération, une veine rocheuse dans le sol et une mauvaise interprétation des chemins qui ont beaucoup évolué en plusieurs décennies avaient induit en erreur les équipes de chercheurs.

Des données qui ont été prises en compte pour cette nouvelle campagne. "On ne refera pas deux fois la même erreur", a résumé Marine Meucci, qui croit en la possibilité de retrouver des corps, même si de la chaux a été déversée sur les corps, comme l'avait confié Edmond Réveil, le dernier témoin de l'exécution.

"La chaux peut détruire les vêtements et des restes osseux, mais pas au point qu'on ne les retrouve pas 80 ans après. La chaux peut aussi enfermer de la matière organique dedans. À titre d'exemple, on a retrouvé des charniers de la peste de 1920", a expliqué Marine Meucci. 

Quelles suites après la prospection ?

Au terme de ces quatre jours de prospection, plusieurs suites sont possibles. Si des éléments concrets sont mis au jour par les détecteurs de métaux, des fouilles pourront avoir lieu rapidement.

Dans le cas contraire, il faudra attendre plusieurs semaines les résultats du géoradar, pour voir si ses ondes électromagnétiques ont permis de détecter une éventuelle fosse. En cas de retour positif, des fouilles archéologiques pourraient être programmées au printemps. En revanche, si tous les résultats s'avéraient négatifs, on se dirigerait vers l'abandon définitif des recherches à Meymac.

Sécurité. Pendant toute la durée des opérations, des patrouilles de gendarmerie seront présentes sur les lieux pour sécuriser la zone. La mairie de Meymac a également pris un arrêté pour interdire l'accès au site.La sécurité du site a été renforcée. Photo Agnes Gaudin

Pierre Vignaud