Un an après les massacres en Israël : "L'antisémitisme n'est pas le problème des juifs, mais celui de tous les démocrates"

Michel Wurm est président de l’association cultuelle israélite (ACI) de Clermont-Ferrand, qui rassemble une soixantaine de familles. « Mon rôle, dit-il, est de préserver les juifs de Clermont-Ferrand. »

Il faut éviter d'importer en France ce conflit du Proche-Orient auquel bien peu de gens comprennent quelque chose. Et, pour tout dire, je suis choqué quand on me dit : " ça chauffe chez vous", en parlant d’Israël. Chez moi, c'est en France. Trop de gens font une confusion entre israélites et Israéliens.

Dans le Puy-de-Dôme, les tensions du Proche-Orient n’ont heureusement pas suscité de heurts.

« Notre communauté est discrète : hormis pour le rabbin, rien dans l’apparence vestimentaire des gens ne les distingue des autres » précise Michel Wurm. Cette paix est aussi « le fruit du travail accompli depuis toujours pour tisser des liens étroits avec les autres communautés, y compris musulmane ».

Un vrai traumatisme pour la diaspora

Cela dit, poursuit Michel Wurm, « peu de gens comprennent le traumatisme et l’effet de sidération que ces massacres du 7 octobre ont eu dans la diaspora ».

 

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les pogroms étaient devenus, pour tous, un concept abstrait et Israël, l’endroit où les juifs étaient certains d’être en sécurité. Tout cela a volé en éclat. Par-delà le nombre de victimes, c’est bien la barbarie de ces commandos islamistes, leur volonté de torturer et de tuer le plus grand nombre de  « juifs », et pas "seulement" des « Israéliens » qui choque.

Difficile alors de ne pas « se sentir menacés », confie Michel Wurm, « y compris en France lorsque vous avez un parti politique, La France Insoumise, qui a refusé de qualifier le Hamas de groupe terroriste et dont on se dit qu’elle pourrait pactiser demain avec n’importe qui pour des visées électoralistes ».

Michel Wurm est aussi conscient que « plus le conflit durera, plus les positions vont se radicaliser en France ».

L’antisémitisme n’est pas le problème des juifs, mais celui des démocrates qui doivent s’emparer du problème.

Raison pour laquelle, il était heureux que Les Républicains du Puy-de-Dôme organisent, dimanche 6 octobre, à Clermont-Ferrand, une  commémoration pour les victimes civiles des massacres du 7 octobre. « Nous avons appelé à la libération des otages et au refus de l’importation du conflit en France. Nous l’avons fait avec les Républicains. Nous l’aurions fait avec toute autre formation de l’arc républicain. »

Une femme de 25 ans tuée et dix blessés dans une attaque armée à Beer-Sheva en Israel

Géraldine Messina