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"On a l’impression que ça ne finira pas", témoigne une habitante de Beyrouth

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"On n’arrive plus à dormir, les bombardements sont très forts", témoigne Renée Nicolas, 70 ans, qui réside dans le quartier est de la ville où près d’un million de déplacés, fuyant les bombardements massifs au sud du pays, ont trouvé un refuge tout relatif.

"Ça fait mal au cœur de les voir dans la rue, ils sont très fatigués et certains commencent à être agressifs. Heureusement, il y a une solidarité du peuple libanais qui s’organise, car nous n’avons pas d’État. Il ne fait rien alors qu’il y a eu déjà beaucoup de morts."

L'histoire (tragique) recommence

La septuagénaire, qui se remémore l’offensive israélienne de 2006 menée contre le Hezbollah et qui avait duré trente-trois jours, juge que, cette fois : "C’est autre chose. On a l’impression que ça ne finira pas. Je suis déprimée, comme tout le monde ici. On est pris entre deux monstres qui se battent. On n’a pas d’espoir et personne ne semble vouloir stopper cette nouvelle guerre."

Un sentiment que partage Raphaël Abdelnour, franco-libanais de 29 ans, chef adjoint du service actualité au quotidien L’Orient Le Jour.

"Depuis le 17 septembre et l’explosion des bipeurs, on n’arrive pas à absorber cette séquence, il n’y a pas un jour de répit. Des civils meurent chaque jour. Israël est en train de briser un peuple par une stratégie de division, de terreur."

Rester ou quitter le Liban ?

Le journaliste se souvient particulièrement du soir du 27 septembre, date à laquelle Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah depuis 1992, a été tué par une frappe aérienne dans son QG, un complexe de six immeubles au cœur de la Dahieh, la banlieue sud de Beyrouth. "C’était un séisme, la terre a littéralement tremblé, c’étaient les 25 secondes les plus longues de ma vie."

Face aux risques croissants, de plus en plus de Libanais quittent le pays du Cèdre. Raphaël Abdelnour, lui aussi, évoque cette perspective. "Combien de temps pourrais-je résister à la pression de partir?? C’est une question que je me pose chaque jour."

David Allignon