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La Fondation Varenne scrute les relations entre presse écrite et politiques souvent en mode "Je t'aime, moi non plus"

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Organisé vendredi 4 octobre à l’École de droit de Clermont-Ferrand, par la Fondation Varenne, le colloque Au miroir d’Alexandre Varenne : des hommes politiques hommes de presse régionale, a fouillé l’histoire et interrogé l’avenir avec en toile de fond cette question : « Qu’est-ce que la liberté de la presse et comment garantir son indépendance ? »

Parmi les nombreux invités, Jean-Michel Baylet, pdg du groupe La Dépêche et ancien ministre, a donné sa lecture du sujet :

Presse et politique, c’est un couple qui fonctionne sur le mode “je t’aime, moi non plus”. L’un et l’autre doivent aller au contact. C’est une recherche permanente d’équilibre, une question d’éthique.

"La Dépêche n’est plus un journal anarchiste et ne bouffe plus du curé, mais elle a une ligne éditoriale. C’est un journal engagé pour la laïcité, les valeurs de la République et l’Europe. Nous ne sommes pas un journal d’opinion, mais nous prenons position. Nous ne disons pas aux gens qui élire, mais nous appelons à voter contre le Rassemblement national au nom des valeurs républicaines que nous défendons".

Jean-Michel Baylet, patron de La Dépêche, a répondu aux questions de Jean-Yves Vif et Bernard Stephan, respectivement anciens rédacteur en chef et rédacteur en chef adjoint de La Montagne.

L'indépendance économique comme préalable

Quant à l’indépendance, il distingue celle de la rédaction, de celle de l’entreprise de presse qui doit être "économique d’abord". "Cela vient avant l’indépendance de la plume et de l’esprit. On ne fait pas fortune avec un journal et lorsque des milliardaires achètent des groupes de presse, c’est pour acquérir du pouvoir et de l’influence."

Cette recherche d’équilibre financier, alors que la presse vit une érosion de son lectorat et une révolution numérique qui modifie les habitudes de lecture, est partagée par Soizic Bouju, directrice générale du Groupe Centre-France, qui souligne aussi que "l’indépendance, c’est aussi le pluralisme". La démocratie aussi alors qu’aux États-Unis, un lien a été fait entre la disparition des journaux locaux et le vote trumpiste.

Journalistes et anciens professionnels de la presse, universitaires et étudiants ont assisté à ce colloque Au miroir d’Alexandre Varenne : des hommes politiques hommes de presse régionale organisé, vendredi 4 octobre, à l'Ecole de droit. par la Fondation Varenne.

Le mot de la fin est revenu à Mathias Bernard, président de l’Université Clermont Auvergne, sur le lien indéfectible entre presse et démocratie : "La IIIe République a été un moment privilégié entre un média - le journal papier - et un processus politique, la républicanisation de la société. Pour avoir des citoyens éclairés, il fallait des citoyens éduqués et informés."

La presse est un espace politique, un lieu d’influence, voire de pouvoir qui reste convoité, un levier parfois de carrière politique pour ceux qui n’ont pas d’autres leviers. Il est nécessaire de garantir son indépendance et sa pluralité.

Géraldine Messina