Comment la SPA de Chameyrat évite-t-elle que l'adoption de Félix ne finisse en retour au refuge

Appuyée sur sa canne, Nicole passe doucement de box en box. Au refuge de la SPA de Chameyrat, cette habitante de Saint-Paul était en mode repérage hier après-midi. Son chien, un labrador qu’elle avait eu chiot, est mort voilà deux jours, laissant Nicole inconsolable…Mais la retraitée le sait : impossible de vivre sans un chien. « Je veux attendre quelques jours avant d’adopter, confie Nicole. Je veux un chien pas tout jeune, pas trop fou parce que j’habite au bord de la route. Ma certitude, c’est que le chien que j’adopterai sera heureux… »

Plusieurs questions à se poserActuellement le refuge compte soixante chiens à adopter, principalement des gros chiens. /5/10/2024/Photo Agnes Gaudin

Des chiens en attente d’adoption, le refuge en a plein (*). « On a actuellement soixante chiens, on est complet, rappelle la responsable du refuge Agnès Bassinet. Nous n’avons pas de chiot mais beaucoup de gros chiens comme les croisés staff, les malinois… Ces chiens, personne n’en veut… » Et si quelqu’un s’y intéresse, Agnès Bassinet le passe à la question : « Je questionne sur le lieu de vie, en maison ou en appartement, s’il y a un jardin, si l’adoptant est absent toute la journée… Les chiens ont besoin de bouger et pas seulement dans un parc clôturé. Ils ont besoin d’aller en forêt, de faire de longues balades, de sentir d’autres odeurs. Il faut s’en occuper ! » Certains ont aussi besoin de travailler, c’est le cas des malinois : « ils ont besoin de faire de l’effort, de courir… Sinon, ils peuvent déprimer, être agressifs », ajoute-t-elle.

Le catastrophique retour au refuge d'un animal adoptéLes bénévoles de la SPA viennent faire de la câlinothérapie aux chats./5/10/2024/Photo Agnes Gaudin

Toutes ces recommandations permettent aux futurs adoptants de faire le bon choix : « Certaines personnes viennent avec l’envie d’adopter mais sans savoir si ce sera un chat ou un chien, rapporte-t-elle. Après toutes les questions, on propose aussi l’engagement des sept jours. Si la personne a un petit doute, on garde l’animal qu’elle envisage d’adopter le temps qu’elle réfléchisse. La plupart des gens reviennent adopter l’animal au bout des sept jours. » Si vraiment les adoptants sont ultra-motivés, l’animal peut faire l’objet d’un placement provisoire et partir aussitôt. Comme Boo, une petite chatte grise de trois mois, partie hier vers sa nouvelle maison à Limoges.Ce délai de sept jours évite aux animaux d’être adoptés puis ramenés au refuge. « Le retour au refuge d’un chien adopté est une catastrophe pour l’animal », souligne Agnès Bassinet. (*) Actuellement, le refuge compte 50 chats. « C’est une période calme, avec peu de rentrées et pas mal d’adoptions », indique la SPA.

 Le refuge de la SPA de Chameyrat est ouvert aujourd’hui de 10 heures à 17 heures

Estelle Bardelot