ru24.pro
World News in French
Октябрь
2024

La biodiversité, un concept complexe

0

Dans le cadre de l’opération Mon territoire a du goût, menée par Tulle agglo, Marc André Selosse, professeur au Museum d’histoire naturelle et biologiste, a rencontré les apprenants du lycée Pisani, à Naves, un public diversifié puisque les élèves de 3 e côtoyaient les étudiants de BTS.

« Des pratiques trop mécanisées »

En décidant de retenir le thème sur la richesse de la vie des sols, Marc André Selosse a conquis la salle. Aux futurs professionnels du monde agricole, le conférencier a insisté sur l’importance du sol, « élément à préserver dans sa diversité biologique », et a remis en cause les techniques agricoles qui favorisent labours et intrants chimiques, au nom d’un rendement immédiat, « alors qu’elles mettent en péril la qualité de ce facteur de production ». En démontrant les interactions entre les êtres du sous-sol, en réhabilitant les microbes et les bactéries, « qui sont les architectes des plantes, des animaux et même des civilisations », Marc André Selosse a sensibilisé le public à l’intérêt d’une réflexion « sur les pratiques trop mécanisées qui font appel à des apports chimiques, pour favoriser le développement d’une agriculture productive sur le long terme ». En contre-exemple, il prône « une culture biologique, voire biodynamique, à l’instar des anciens qui suivaient un calendrier lunaire ».

« La nature s’adapte »

Cette intervention au lycée a été suivie par une conférence donnée à la salle polyvalente de Naves, à la découverte de la biodiversité. Il a démontré que « la biodiversité est un concept complexe à cerner ». De Lamarck à Darwin, en passant par Mandel, des allers retours ont été effectués entre la sélection et la génétique dans lesquelles l’hérédité joue un rôle, sans oublier les facultés d’adaptation des espèces, ou les phénomènes de mutation. « Il n’y a donc pas de crise de la biodiversité, puisque la nature s’adapte. Il y a, aujourd’hui, une crise de l’humanité. La nature survit à l’homme, malgré la perte de certaines espèces. »

En guise de solution, le biologiste propose la biodiversité fonctionnelle, abordant les effets des espèces sur le milieu, sur le lien de la vie du sol et de son activité microbienne en interaction avec les autres organismes.

Il a insisté sur la notion d’hétérogénéité et de diversité génétique. « Dans tous les cas où le couple hétérogénéité et diversité est présent, il y a moins de maladies ; et, dans le domaine agricole, une meilleure préservation des sols pour des rendements améliorés ».

Avant de conclure : « Invisible au départ, la biodiversité est en mouve- ment car elle est l’affaire de tous, scientifiques et sociologues, citoyens et producteurs ; elle doit s’imposer comme comportementale, pour éviter aux lobbys de proposer des réponses techniques ou chimiques qui ne font qu’entretenir la crise ». 

Mon territoire a du goût. Prochain rendez-vous aujourd’hui, de 9 heures à 18 heures, à l’espace Joséphine Baker.