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Октябрь
2024

Cinq millions de salariés aidants… dont seulement 25 % en parlent à leur employeur

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Plus de cinq millions de personnes se demandent chaque jour comment concilier emploi et rôle d’aidant.

En France, 9,3 millions de personnes apportent une aide régulière à un enfant en situation de handicap, un conjoint ou un parent malade. Une Journée nationale leur est consacrée dimanche 6 octobre. L’occasion d’évoquer ces 61 % de « proche aidant », terme entré dans la loi en 2015, qui travaillent.

Un salarié sur quatre

En moyenne, les salariés aidants sont âgés de 42,2 ans et consacrent 9,8 heures par semaine à s’occuper de leur(s) proche(s). L’âge moyen du début de l’aidance est de 35 ans. Loin des idées reçues sur le retraité aidant !

Et, compte tenu de la pyramide des âges, nous sommes tous concernés : en 2030, un salarié sur quatre sera « proche aidant ». Pour ceux de plus de 40 ans, cette proportion pourrait même atteindre un sur trois, selon l’Observatoire OCIRP, publié le 4 octobre.

L’aidance n’est donc plus uniquement du ressort de la sphère privée, mais devient un sujet d’entreprise.

L’enjeu porte principalement sur l’organisation du travail. Actuellement, 43 % des aidants en activité professionnelle déclarent avoir modifié la leur.

Selon le baromètre Interfacia 2023, 66 % des salariés aidants constatent que leur situation a un impact négatif sur leur travail. Plus surprenant, 41 % des aidants rapportent également un effet négatif sur la vie professionnelle de leur conjoint.

Un impact que les entreprises peinent à mesurer. Toujours selon l’Observatoire OCIRP, seuls 25 % des employés osent informer leur management de leur situation de « proche aidant », par manque de confiance ou par peur d’être stigmatisés.

44 % des salariés aidants ont peur de perdre leur travail et vont plus facilement se confier à leurs collègues qu’à leur direction ou aux directions de relations humaines.

En conséquence, 69 % des entreprises interrogées ne savent pas estimer le nombre d’aidants salariés au sein de leurs effectifs. Cette méconnaissance empêche la mise en place de politiques adaptées et renforce le besoin d’un dialogue ouvert entre les deux parties.

Des compétences "en plus"

D’autant que ces salariés sont appréciés par les managers pour avoir développé des « savoir-être » recherchés.

Selon le baromètre Interfacia, sept travailleurs aidants sur 10 (69 %) estiment avoir acquis de nouvelles compétences grâce à leur rôle, que ce soit la gestion des priorités (91 %), l’organisation du temps (86 %) ou l’efficacité (80 %). Un chiffre corroboré par leurs collègues et managers (65 %).

Certaines entreprises ont donc déjà mis en place des initiatives pour soutenir leurs salariés aidants : flexibilité horaire et organisationnelle, congés spécifiques comme le congé de « proche aidant », du soutien financier et aides au répit…

Des exemples

Par exemple, La Sibra développe des campagnes d’information et de sensibilisation en interne. La Banque Palatine met à disposition des guides pratiques et organise régulièrement des ateliers. EDF prévoit un accompagnement spécifique pour les parents aidants dans sa « Charte de la parentalité ».

Le Groupe APICIL s’engage avec des initiatives incluant des aménagements d’horaires et des congés supplémentaires.

De leur côté, selon l’observatoire BPCE, si les dirigeants de TPE-PME estiment être souvent mal informés et démunis face à la situation des salariés aidants (seulement 23 % d’entre eux connaissent la situation de leurs salariés aidants), 85 % des responsables proposent au moins un dispositif pour les aidants. 

Cécile Bergougnoux 

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