Guerre au Liban : Israël tue deux hauts responsables du Hamas et du Hezbollah
Pour la première fois depuis le début de l'escalade au Liban, des frappes de drones israéliens ont atteint dans la nuit du 4 au 5 octobre la ville de Tripoli, dans le nord du pays. Ces frappes ont touché un immeuble résidentiel dans un camp de réfugiés palestiniens au nord de la ville, tuant quatre personnes, dont un dirigeant du Hamas et les membres de sa famille, rapporte la chaîne libanaise Al Mayadeen.
Le commandant Saïd Attallah Ali, sa femme et deux de ses filles ont été tués dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés Beddawi, a précisé ce 5 octobre un communiqué du Hamas. Israël «en paiera le prix», a-t-il ajouté. L'appartement a été complètement détruit et les corps ont été transférés dans des hôpitaux de la région, rapportent des sources locales.
La veille, l’armée israélienne avait revendiqué la mort d'un haut responsable du Hezbollah, Mohammad Rashid Sakafi, lors d'une frappe aérienne sur la banlieue sud de Beyrouth. Tsahal a décrit Sakafi comme «un terroriste de haut rang du Hezbollah» qui était le chef des communications du groupe depuis 2000.
«Sakafi a déployé des efforts considérables pour développer les capacités de communication entre toutes les unités du Hezbollah», a indiqué l'armée israélienne. Le Hezbollah n'a pas commenté ces affirmations.
L'armée israélienne a assassiné plusieurs membres de haut rang du Hezbollah et du Hamas ces derniers mois, dont le chef du parti chiite libanais, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre à Beyrouth, et le chef du mouvement de résistance palestinien, Ismaïl Haniyeh, assassiné le 31 juillet dans la capitale iranienne Téhéran.
Crise humanitaire
Alors que le Liban a subi une nouvelle nuit de bombardements israéliens intensifs, des centaines de milliers de personnes continuent de traverser la frontière vers la Syrie pour fuir ces bombardements, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
S’exprimant depuis Beyrouth, le chef du bureau de l’OIM au Liban, Mathieu Luciano, a indiqué le 4 octobre qu’entre le 21 septembre et le 3 octobre, environ 235 000 personnes avaient traversé la frontière vers la Syrie par voie terrestre, environ 82 000 Libanais et 152 000 Syriens. Il a ajouté que sur la même période, 50 000 Libanais et 10 000 Syriens étaient partis par voie aérienne depuis l’aéroport de Beyrouth et qu’environ 1 000 personnes avaient fui par la mer.
Les données de l’OIM indiquent qu’au 2 octobre, 400 000 personnes ont été déplacées rien qu'au cours des deux dernières semaines, dans le contexte de l’escalade des opérations militaires israéliennes en cours au Liban, notamment des incursions terrestres dans le sud. L’OIM estime qu’environ un million de personnes ont été déplacées au Liban depuis octobre dernier.
«Bien sûr, les chiffres continuent d’augmenter, alors que les bombardements intensifs se poursuivent au sud, dans la vallée de la Békaa, à Beyrouth et dans d’autres régions», a ajouté Mathieu Luciano.
Les attaques israéliennes contre le Liban depuis le début du conflit il y a un an ont tué 1 974 personnes, dont 127 enfants, et en ont blessé 9 384, a déclaré le 3 octobre le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad.