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Октябрь
2024

Être agriculteur et travailler 35 heures, c'est possible en Haute-Loire : "C’est plus simple pour ma femme et mes filles"

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"J’avais pour ambition de m’installer, d’avoir ma propre exploitation. J’avais des projets, mais cela n’a pas abouti", concède Florian Valeix. Pour autant, il n’a pas baissé les bras. Diplômé de l’école Brioude-Bonnefont, il a toujours souhaité travailler dans le milieu agricole. Alors, depuis 2019, il est membre du service de remplacement de la Haute-Loire. "J’ai passé mon BEP et mon BAC pro que j’ai eu en 2011. Comme je ne pouvais pas reprendre l’exploitation que je voulais, j’ai travaillé pendant sept ans chez RichesMonts, à Brioude." Mais l’envie de retrouver la nature est trop forte.

Travailler à l’extérieur, dans les champs, au milieu des animaux, c’est ce que j’aime. Le service de remplacement cherchait du monde alors j’ai postulé et j’ai été pris.

Depuis, il enchaîne les remplacements d’agriculteurs en vacances ou en arrêt maladie. S’il n’est jamais vraiment chez lui, il commence à connaître un grand nombre d’exploitations. "C’est très enrichissant et formateur car je vois des exploitations différentes dans la taille et la manière de travailler. Ce n’est jamais pareil. Certains sont en bio, d’autres non, en vaches laitières ou allaitantes, je fais aussi un peu de porcs…" Sa zone est d’une trentaine de kilomètres autour de Brioude, alors il peut aller jusqu’à Langeac pour "quelques matinées par semaine, une semaine par an, ce n’est jamais pareil".

L'installation dans un coin de la tête

Dans un coin de sa tête, Florian Valleix ne perd pas son objectif. Un jour, il s’installera dans sa propre exploitation. Et, il a déjà été sollicité. "À force de faire des remplacements, j’ai fait beaucoup de fermes. J’ai eu pas mal de propositions mais ce n’est pas simple de s’installer hors du cadre familial." Et il le confie, "il y a une petite peur de ma part". Alors, avec le service de remplacement, il joue la sécurité. Dans l’agriculture, il est parfois compliqué de se dégager un revenu stable et suffisant, conjuguer son emploi du temps avec une vie de famille peut aussi être problématique.

Je fais mes heures et j’arrive à avoir une vie à côté. C’est plus simple pour ma femme et mes filles.

Si les 35 heures n’existent pas pour un agriculteur, l’organisation est différente au service de remplacement. "On est mensualisé sur 151 heures par mois. Après, on manque de personnel alors on fait un peu plus mais en moyenne, c’est environ 35 à 40 heures par semaine." Un rythme assez rare dans l’agriculture. "Je fais aussi deux week-ends par mois." Les deux autres, il peut les consacrer à sa vie de famille avec sa femme et leurs trois filles.

"On prévoit notre planning deux à trois mois à l’avance alors c’est très confortable." Depuis le mois de mars, Florian Valeix est sur un "très gros remplacement. Je fais quatre heures par jour, du lundi au vendredi, dans la même ferme. Les après-midi et le week-end, je complète avec d’autres exploitations." Pour le moment, il se sent bien dans ce qu’il fait mais l’homme de 34 ans n’exclut pas la possibilité de s’installer un jour.

Nicolas Jacquet

100 : C’est le nombre d’employés, même s’il fluctue assez régulièrement, du service de remplacement de la Haute-Loire. Cela permet de se substituer aux agriculteurs en congés, en maladie ou accident mais également en congés maternité ou paternité. Cet effectif important en fait l’un des services de remplacement les plus importants de France. Cela s’explique par une forte demande car, dans le département, l’élevage des bovins lait est très représenté et demande une présence importante pour assurer deux traites par jour.