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Октябрь
2024

Importations céréalières : l'Égypte prévoit de réduire ses importations de blé

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L'Égypte est aux prises avec une dette croissante, une pénurie de devises étrangères et une inflation persistante. Par conséquent, elle a élaboré un plan visant à réduire ses importations de blé et à diminuer ses dépenses en pain subventionné en ajoutant un autre ingrédient, soit du maïs soit du sorgho.

Ces propositions, d’après les cinq sources industrielles citées par Reuters ce 3 octobre, pourraient permettre au gouvernement d’économiser des millions d’euros. Cependant ces projets ne sont pas vraiment du goût des boulangers et des meuniers qui pourraient perdre des revenus et estiment que la qualité du pain souffrira de ces mesures. Pour sa part, le gouvernement réaffirme que le programme de subvention du pain pèse lourdement sur le budget.

Fin septembre, le ministère de l’Approvisionnement avait présenté un plan aux boulangers et aux meuniers, indiquant que la farine de maïs serait mélangée à la farine de blé dans un rapport de 1:4 à partir d'avril 2025. Une initiative qui permettrait d'économiser environ un million de tonnes de blé, d’après les déclarations de deux sources de l'industrie de la boulangerie rapportées par Reuters.

Le maïs plus abordable que le blé

Suite à la résistance des lobbies industriels, le gouvernement égyptien a été contraint d’abandonner un projet qui visait à augmenter le taux d'extraction du blé de la farine utilisée dans le pain subventionné.

L'Égypte, selon trois des sources de l'industrie, avait déjà lancé des projets de substitution du blé auparavant, alors qu'elle s'efforçait d'atteindre une plus grande autosuffisance. Utilisé pendant plusieurs années il y a vingt ans, le maïs a été abandonné par le gouvernement en raison des campagnes menées par des groupes industriels.

 

© Mohamed Abd El Ghany Source: Reuters
Un homme achète du pain sur un marché populaire, après que le prix du pain subventionné a augmenté de 300 %, le 1er juin 2024.

L'introduction de la farine de maïs en tant qu'ingrédient pourrait permettre de réaliser d'importantes économies de devises en utilisant le maïs cultivé localement. Le blé russe, dont l'Égypte dépend fortement, coûte environ 200 euros la tonne aux prix actuels du marché, tandis que le maïs coûte environ 180 dollars la tonne, selon les données de LSEG rapportées par Reuters.

En se référant à l'écart le plus important entre les deux prix, Hesham Soliman, négociant basé au Caire, estime que « dans le meilleur des cas, le gouvernement pourrait économiser environ 32 à 37 euros par tonne ». Les sources citées par Reuters, dont Soliman, précisent également que ce changement pourrait être impopulaire, étant donné que le pain aura une texture et une odeur différente.

Selon le budget 2024-25, le ministère égyptien de l'Approvisionnement a besoin d'environ 8,25 millions de tonnes de blé par an pour fournir du pain subventionné à plus de 70 millions d'Égyptiens. Quelque 3,5 millions de tonnes sont produites localement tandis que le reste est importé. 

Le plus gros accord direct de l’histoire

L'Égypte, un des plus grands importateurs de blé au monde, achète habituellement le blé par le biais d’appels d’offres internationaux. Toutefois, des sources ont déclaré à Reuters le 2 octobre que l'acheteur national de céréales avait conclu un accord pour des achats directs de blé de la mer Noire entre novembre et avril.

Le blé sera donc expédié à l'Autorité générale pour l'approvisionnement en produits de base (GASC) avec environ 510 000 tonnes métriques à fournir chaque mois en provenance de la mer Noire, et totalisant jusqu'à 3,12 millions de tonnes sur la période.

Concrètement, il s’agit d’un des plus gros contrats directs de l’histoire de l’importation céréalière égyptienne, ont déclaré à l’agence londonienne deux sources au courant du dossier.

Ces dernières années, le pays africain a choisi d'acheter du blé en privé via des accords directs, et ce, pour obtenir des prix plus compétitifs. Le prix de l'opération sera convenu sur la base des prix du marché sur une base mensuelle, a précisé la même source citée par Reuters.