Un trentenaire condamné pour l'agression sexuelle de sa voisine de 73 ans à Vichy
Le 18 avril 2023, à 7 heures, l’auxiliaire de vie d’une Vichyssoise de 73 ans remarque que les volets de la retraitée dont elle s’occupe sont fermés. Ce n’est jamais le cas. Elle écarte les volets et aperçoit un homme nu jusqu’à la taille allongé sur le canapé, à côté de la septuagénaire. Elle frappe à la porte et se retrouve face à lui. Elle lui demande de partir. L’occupante des lieux se plaint d’une douleur à la jambe. Elle racontera plus tard que son agresseur, "le barjot du dessus", lui a enlevé sa culotte, lui a levé la jambe et lui a dit "si tu cries, je te tue".
Alcool, cocaïne et cannabisInterpellé alors qu’il dort chez sa mère, dans le même immeuble, l’agresseur, âgé de 34 ans, est placé en garde à vue. Il est positif à l’alcool, à la cocaïne et au cannabis. Interrogé, il affirme aux policiers que cela fait trois jours que sa voisine se promène dans la cour, vêtue d’une robe laissant voir sa poitrine. Le 18 avril, prétend-il aussi, c’est elle qui lui aurait baissé son pantalon pour lui faire une fellation dans le couloir de l’immeuble avant de l’emmener dans son appartement. Lors de sa deuxième audition, il explique ne plus se souvenir de rien, qu’il était comme dans un rêve ou un cauchemar à cause de la drogue et de l’alcool. Hier jeudi 3 ocotobre, dans le box du tribunal de Cusset, il a maintenu cette version : "J’étais drogué, je ne me souviens de rien, je m’excuse auprès de la dame". "Ce n’est pas une excuse de prendre des drogues, lance le président, Cédric Bochereau. Vous avez bouleversé la vie de cette dame. Elle est désormais en Ehpad et elle n’a plus son chien."
Les juges et la substitut du procureur, Marine Mercier, sont intrigués : les actes sexuels décrits par la victime sont identiques à ceux indiqués par le prévenu lors de sa première audition. "Comment expliquez-vous cela??, demande la parquetière. Vous dites que vous reconnaissez ces actes parce que c’est la victime qui les a racontés."
Excuses de façadeAu sujet du trentenaire, dont le casier judiciaire comporte vingt condamnations diverses, un expert précise que "ses excuses sont une façade pour échapper à ses responsabilités". Un autre assure que le "déni est son système de défense." "Les faits d’agression sexuelle sont reconnus dans l’esprit de mon client", plaide Me Laura Spieza, qui défendait ce Kosovar arrivé en France à l’âge de 14 ans pour fuir la guerre avec sa famille. "Il faut le condamner selon les faits reprochés d’atteinte sexuelle sur personne vulnérable sous l’emprise de l’alcool." Conformément aux réquisitions, Mirsad Dzukatani (*) a écopé de sept ans de prison, avec maintien en détention. Il devra verser 5.000 euros de préjudice moral à la victime.
(*) Selon sa Charte fait divers, La Montagne communique l'identité des condamnés lorsque la peine est supérieure à 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
Denis Lorut