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Октябрь
2024

La santé mentale des habitants de l'Agglo Pays d'Issoire auscultée

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Il sera en place avant la fin de l’année. En réponse à l’appel de l’Agence régionale de santé (ARS), l’Agglo Pays d’Issoire (Api) va lancer un point d’écoute pour la population de tout le territoire. "Nous avons voté le 26 septembre cette mise en place", appuie Jean Desvignes, vice-président d’Api en charge de la santé.

Un psychologue sera recruté par l’Agglo avant la fin de l’année afin de se rendre dans différents lieux et proposer des consultations gratuites à des personnes en difficultés mentales. "Ce sera une porte d’entrée pour ces gens qui ont des souffrances ou des difficultés psychiques. Le but est de couvrir tout le territoire et d’aller vers les habitants, car on sait que la mobilité est un frein pour l’accès aux soins", explique Mélanie Morra, coordinatrice du contrat local de santé.

État des lieux de la santé du territoire

Une réponse rapide qui fait notamment suite à une démarche plus large dans le cadre du renouvellement du contrat local de santé avec l’ARS. "Nous sommes sur la troisième version. L’idée est de le signer avant la fin 2024 pour les cinq prochaines années", complète Mélanie Morra.28,7 % des habitants de l’Api déclarent avoir un état de santé mentale moyen et 5 % mauvais.

Une démarche en cours afin de "réaliser un état des lieux de la santé du territoire - pas que mentale - et de faire des projections", rebondit l’adjoint. Dans ce sens, une enquête auprès des habitants de l’Agglo, puis des ateliers avec des acteurs locaux, ont permis de prendre le pouls de la population. "Cela remet à jour certains besoins", affirme la coordinatrice. Un constat qui sera présenté officiellement fin octobre, mais dont on peut déjà dégager de grandes lignes, notamment sur le sujet de la santé mentale.

56 % des habitants avouent avoir déjà renoncé aux soins

Ainsi, 28,7 % des habitants de l’Api déclarent avoir un état de santé mentale moyen et 5 % mauvais. "On note aussi une hausse de l’utilisation des antidépresseurs de 25 % entre 2017 et 2022, chiffre Mélanie Morra. Aujourd’hui, 9 % de la population de l’Api est sous ce type de traitements."

"Il y a une vraie problématique autour de la santé mentale. Et on peut rajouter que la précarité, l’isolement ou encore le climat sociopolitique anxiogène ne devrait pas améliorer ces constats."

Cette étude pointe également la difficulté de l’accès à l’offre de soins globale pour la population locale : 56 % des habitants avouent avoir déjà renoncé aux soins que ce soit par l’impossibilité de prendre un rendez-vous chez un professionnel qui ne prend plus de patients, des délais d’attente trop longs ou encore pour des raisons financières.

Des liens sociaux difficiles à nouer

Ce diagnostic sur la santé des habitants de l’Agglo a également fait émerger une nécessité de travailler sur le cadre de vie. "Pour la moitié des habitants du territoire, il est compliqué d’établir des liens sociaux. On sait qu’être épanoui socialement permet d’aller mieux. Il y a un vrai enjeu", insiste Mélanie Morra.

Jean Desvignes va même plus loin et imagine déjà "faire sortir les gens de chez eux". "Quand on parle de santé, ce n’est pas que de l’offre de soins. Il y a tout un travail à réaliser pour que la population se sente bien dans son cadre de vie. Je pense aux lieux de rencontres, aux bancs publics, aux manifestations qui sont importants dans l’équilibre d’une population."

Une volonté affichée qui se retrouvera donc dans le prochain contrat local de santé : "Il faut que l’on rende ce document palpable pour les habitants", synthétise Mélanie Morra.

(*) Le contrat local de santé est une démarche autour de la promotion de la santé et de l’offre de soins sur un territoire. Il a pour but d’améliorer l’état de la santé de la population.

Jean-Baptiste Botella