Comment est construite la saison culturelle de Saint-Flour communauté ?

18 spectacles. Avec de la musique, du théâtre, de la danse, des propositions pour les jeunes… Pour le grand public, c’est la saison culturelle de Saint-Flour communauté, mais pour Hervé Blanco, c’est un puzzle.

Plaire

Et cette fois-ci, sans modèle préétabli. « L’an passé, on avait choisi l’amour comme fil rouge, cette fois j’y suis allé de manière plus libre, avec simplement l’envie de faire des propositions populaires, qui plaisent. » Pour cela, il doit d’abord trouver la bonne proportion : « j’essaye de faire en sorte qu’il y ait du théâtre comme de la danse, de ne pas oublier le jeune public, il y en aura encore plus cette saison avec une date d’Hibernarock pour les enfants. Et de programmer des concerts mais pas trop, parce qu’on trouve déjà ce genre de propositions. »

Varier

Pour cela, « je vais voir des spectacles, j’en visionne, et je fais jouer mon réseau. Cela commence dès l’automne. » Des spectacles qu’il regarde « comme si j’étais quelqu’un d’autre, un ami sanflorain, pour ne pas coller à ce que moi j’aime, mais à ce que le public pourrait apprécier. »

Dimensionner

Avec, tout de même, son œil de régisseur : « quand je vois un spectacle, je me demande s’il peut passer, et où, puisqu’on visite plusieurs communes, qui sont souvent candidates. Certains concerts vont mieux debout, certaines troupes ne passent pas dans n’importe quelle salle… Et parfois, je me crée moi-même des problèmes, en faisant venir des artistes qui, je le sais, vont devoir se tasser ! » La question de l’enveloppe financière joue aussi « d’autant que les coûts augmentent. Les cachets, mais aussi le transport, les repas tous les frais annexes, il faut jongler avec ça, même si après une flambée post covid, ça s’est un peu calmé sur ce plan. »

Farfeloup en ouverture. Entre danse et théâtre, ImPulls emmène dans un monde fantaisiste où des créatures faites de mailles et de laines croisent des humains emplis de fragilités et de sentiments. Un spectacle rafraîchissant qui questionne de manière sensible les notions d’apparence et d’appartenance à un groupe, qui « détricote » notre rapport aux autres. Afin de nourrir ce spectacle, la Compagnie Farfeloup s’est rendue à la rencontre de personnes âgées à Pamiers, dans l’Ariège. Vendredi à 20 h 30 au Rex. Tout public. Tarifs : 10 €, réduit 7 €. Infos et réservations au 04.71.60.75.00.

Vendre

Et après avoir assemblé toutes ces pièces, il en reste une dernière : le public.

Les gens répondent bien généralement, on sort d’une bonne saison en termes de remplissage, et les retours sont bons. Mais il y a encore plein de monde qui n’ose pas venir voir des spectacles, en se disant que ce n’est pas pour eux. Comment les amener ? C’est toujours la question que je me pose, pour éveiller la curiosité.

Cela part des propositions. je sais par exemple que le théâtre de boulevard, il y en aura cette année avec Talons aiguilles et poils aux pattes, semblera plus accessible. D’autres formes d’expression, d’autres thèmes peuvent sembler plus revêches, et pourtant tout le monde pourra apprécier, par exemple, Trois petites fugues mathématiques. C’est entre le théâtre et la performance, c’est drôle, le public participe. Mais arriver à le faire comprendre en amont, c’est très compliqué. »

Yann Bayssat