Et les vainqueurs des premiers Trophées de l'agriculture du Puy-de-Dôme sont...
La cérémonie de remise des premiers Trophées de l’agriculture, initiés par La Montagne, s’est déroulée, ce mercredi 2 octobre, au Sommet de l’élevage.
En ouverture, Soizic Bouju, directrice générale du groupe Centre France La Montagne, s’est félicitée de la tenue de cette soirée destinée à mettre en avant les professionnels, les agriculteurs, les éleveurs du Puy-de-Dôme.
La Montagne et ses partenaires, qui soulignaient "l’importance d’être aux côtés des agriculteurs", étaient fiers de mettre en lumière ces femmes et ces hommes que vont rencontrer, tout au long de l’année, les équipes rédactionnelles du journal. "À la fois pour vous servir d’une certaine manière de miroir, c’est-à-dire mettre en lumière qui vous êtes et aussi vos combats, votre manière parfois de travailler dans des conditions pas toujours faciles et de pouvoir porter votre voix", expliquait Soizic Bouju.
Histoires de familleCette première rythmée par de belles histoires de famille et de belles aventures humaines, s’est déroulée dans une chaleureuse ambiance et a tenu ses promesses. Celle de promouvoir les acteurs de l’agriculture départementale et de passer un bon moment, à l’image de ce partage scientifique et culinaire concocté par Raphaël Haumont.
Invité d’honneur de la soirée, ce professeur d’université à Paris Saclay et chimiste de formation s’est tourné vers la science culinaire il y a une quinzaine d’années. Il a suscité l’intérêt et la curiosité de la salle avec son exposé sur les aliments qui se retrouvent chaque jour dans nos assiettes.
"Il faut arrêter l’ultra-transformation"De manière très pédagogique, il a invité chacun à se poser les bonnes questions face à ses choix de consommation. "Il faut arrêter l’ultra-transformation", lançait Raphaël Haumont qui en appelait à plus de simplicité. Car "vous avez de merveilleux produits". Un compliment qui correspondait parfaitement aux nommés et lauréats de ces premiers Trophées de l’agriculture.
Les lauréats
Responsabilité environnementale (Trophée remis par La Montagne)Invers (Saint-Ignat)
Invers, avec sa trentaine de salariés, ambitionne de développer une filière de protéines d’insectes durable, à destination de l’alimentation animale.
"Chaque jour, les équipes Invers innovent pour répondre aux contraintes techniques et zootechniques de ce nouveau type d’élevage, informent sur les qualités nutritives des insectes et lèvent des freins culturels parfois solidement ancrés, s’alignent avec les plus hautes exigences réglementaires européennes en matière d’agroalimentaire", expose Sébastien Crépieux, fondateur et président d’Invers, qui a appelé, ce mercredi, à revenir à plus de naturalité en matière d’alimentation animale.
Dynamique du territoire (trophées remis par Limagrain)EARL du puy de Banson (Gelles)
L'EARL du Puy de Banson "produit du lait qu’on transforme en yaourts étuvés et brassés, en fromage blanc, en faisselle et en crèmes dessert. On vend aussi du lait cru, notamment en grande surface pour la pâtisserie", présente Serge Gourdy. Cette transformation a été initiée à partir de 2012, pour mieux valoriser le lait.
"On a déposé une marque, Cœur de fermier, créé des recettes… ", et généré une dizaine d’emplois. Après des médailles, notamment d’or, décrochées au concours international de Lyon, au Sommet de l’élevage ou un Trophée national avec Agrilocal, voilà une récompense supplémentaire avec ce Trophée de l’agriculture du Puy-de-Dôme.
"On est des gens de la terre, fiers de notre territoire", a confié Serge Gourdy, rejoint sur scène, par son équipe. "Une mise en lumière méritée."
Création de valeur et de performance globale (trophée remis par Cerfrance)Gaec des Beaucerons (Bertignat)
Ferme familiale depuis trois générations, le Gaec des Beaucerons, à Bertignat, a lancé une nouvelle production en 2021, La Glace Pis’lait. Entre 10.000 et 12.000 litres de lait produits sur l’exploitation sont depuis transformés sur place.
"La transformation a fait évoluer l’exploitation avec une meilleure valorisation du lait, une ouverture de la ferme au public et cela a débouché sur l’embauche à plein temps de notre apprenti, Luc", explique Céline Madeyre, installée aux côtés de son mari Marc-Antoine, et de sa belle-sœur, Bérengère.
L’idée des glaces est devenue une réussite qui rend "heureux" le trio. Et comme l’a reconnu Céline Madeyre, c’est avec "beaucoup d’émotion" que le Trophée a été reçu, "résultat de beaucoup de travail au quotidien". Une récompense venant aussi saluer le travail réalisé "au fil des générations".
Installation-Transmission (Trophée remis par le Crédit agricole Centre France)Gaec de la vallée de l’avenir (Saint-Nectaire)
Marine Tartière et Anaïs Trefond se sont associées pour s’installer en janvier 2022 et ont notamment créé un atelier de transformation pour du saint-nectaire. Elles ont été rejointes sur l’exploitation par Thibaut Guittard, en avril 2023.
En plus du troupeau de 70 vaches laitières, le Gaec de la vallée de l’avenir possède aussi des lapins, chèvres, ânes, poneys. Car, depuis avril 2024, une ferme pédagogique complète le site, ainsi qu’un magasin pour la vente à la ferme.
"On a façonné notre projet au quotidien", racontait Marine Tartière, au moment de recevoir le Trophée. Elle a affirmé sa "fierté de partir de rien et d’aller vers la réussite", rappelant qu’ouvrir les portes de leur ferme "faisait partie intégrante du projet, pour donner une image positive de l’agriculture". Ce que les différents nommés et lauréats de cette première édition ont contribué à apporter.
L’humain au cœur du métier (Trophée remis par la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme)Gaec Jallat Beaudonnat (Puy-Saint-Gulmier)
C’est l’histoire du couple Jallat Beaudonnat. Antoine a repris l’exploitation de ses parents en 2006. Il a été rejoint en 2017 par sa femme, Olivia, jusque-là salariée dans une entreprise spécialisée dans la génétique animale.
Parents de trois enfants (dont Méline et Maxence, sur la photo), ils ont souhaité adapter leur exploitation à leur vie de famille. Cette adaptation s’est accélérée en février avec la robotisation de la traite.
"Cela fait sept mois qu’on a mis en place ce robot de traite grâce auquel on retrouve une vie de famille. Depuis sept mois, on redéjeune tous les cinq le matin, on retrouve une qualité de vie !", a décrit Olivia. Avant de rappeler que, même s’ils passaient moins de temps à la traite, avec Antoine, ils restaient des éleveurs, avec aussi plus de temps libéré pour être aux côtés de leurs vaches.
Le coup de cœurLe public a été mis à contribution, ce mercredi soir, pour élire le lauréat de la catégorie "L’humain au cœur du métier" (lire plus haut) après un pitch sur scène de chacun des trois nommés (pour les autres catégories, c’est un jury composé des partenaires des Trophées qui avait voté pour le désigner le vainqueur).
En fin de cérémonie, le public a à nouveau voté pour attribuer le prix "Coup de cœur" remis par la Région Auvergne-Rhône-Alpes à l’Earl Belin, qui produit la Lentille verte des volcans, en collaboration avec l’Esat du CCAS de Clermont-Ferrand.
Texte : Gilles Lalloz et Gaëlle Chazal
Photos : Richard Brunel