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Октябрь
2024

Procès des viols de Mazan : "Je ne pouvais pas contrôler ma sexualité", tente d'expliquer un accusé

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"Je n'y retournais pas parce que le +mode viol+ me correspondait mais parce que Je ne pouvais pas contrôler ma sexualité", a déclaré ce quadragénaire, ex-employé d'une supérette, un des 51 accusés au procès des viols de Mazan (Vaucluse), poursuivi pour viols aggravés sur l'ex-épouse de Dominique Pelicot.

Dès l'ouverture de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique, le 2 septembre, à Avignon, cet homme, l'un des 18 accusés comparaissant détenus, avait reconnu "dans leur entièreté" les faits qui lui sont reprochés.

Et quand il s'est rendu pour la première fois à Mazan, au domicile des Pelicot, au printemps 2020, en plein confinement face au Covid 19, juste après une séparation, c'est en raison de sa "sexualité débordante", a-t-il osé expliquer: "J'avais une incapacité à m'affirmer face à monsieur Pelicot. Je ne sais pas dire +non+ à monsieur Pelicot", poursuit-il.

Accusé principal de ce procès prévu jusqu'au 20 décembre, Dominique Pelicot est accusé d'avoir drogué sa femme aux anxiolytiques, avant de la violer et de la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet, et ce pendant dix ans, entre 2011 et 2020.

Il estime avoir été "sous l'emprise" de Dominique Pelicot.

Comme les autres coaccusés, Jérôme V. avait rencontré Dominique Pelicot sur le site Coco.fr, fermé depuis par la justice.

"Son mode de fonctionnement était de balancer des photos (de sa femme) dans la foulée, pour espérer que cela puisse faire une réaction", a-t-il raconté. "Et pour un profil comme le mien", ça a marché, a indiqué ce sportif de compétition, amateur de marathons et de randonnées.

"Dans mon cas, ces photos ont eu un impact. Je voulais m’extraire de ça, je fuyais, j'espérais qu'il ne me contacte plus, mais je n'ai rien fait pour que cela cesse", a-t-il concédé. Et il y est donc retourné six fois, entre le 29 mars et le 19 juin 2020. 

"C'est compliqué de vous dire pourquoi je n'ai pas été capable de dire +il faut que ça cesse+. J'avais peur de l'impact, qu'il diffuse les photos" (NDLR: de lui violant Mme Pelicot), a-t-il ajouté depuis le box des accusés, sous le regard nonchalant de Dominique Pelicot.

Qualifié de caractère "faible", "naïf", "peu battant" et "peu affirmé" par les experts psychologiques, Jérôme V. a estimé avoir été "sous l'emprise" de Dominique Pelicot.

Avec AFP