Pet's Rescue s'inquiète de la hausse du nombre d'animaux à adopter en Creuse
« Les laisser dans la rue m’aurait été insupportable », confie Florie Paris, à propos de Nino et Nina. L’infirmière résidant à Saint-Vaury a recueilli ces deux adorables chatons, il y a un mois environ. « L’épouse de l’un de mes patients les a trouvés dehors, près de chez eux, dans la commune de Lafat. Mais ils ne pouvaient pas s’en occuper », relate cette femme de 39 ans qui dit « adorer les animaux ».
Hausse des demandes de prises en charge d'animaux pour Pet's rescueLes deux petites boules de poils ont donc rejoint son foyer, aux côtés de son chien et de son chat. Mais Nina et Nino n’appartiennent pas à Florie Paris. « Je compte les garder jusqu’à ce qu’ils aient pu leur trouver un foyer aimant », dit celle qui a accepté de devenir famille d’accueil pour Pet’s Rescue France, association de protection animale domiciliée à Aubusson.
« Nous disposons actuellement d’un réseau d’environ 25 familles d’accueil pour animaux trouvés en Creuse. Mais il nous en faudrait beaucoup plus », indique Florian Chavignaud, fondateur de Pet’s Rescue. Ce dernier lance un appel aux bonnes volontés. Et alerte :
Depuis le 1er septembre, nous avons eu plus d’une dizaine demande de prises en charge et plus de vingt en août. Ce qui est énorme par rapport aux années précédentes, à la même période.
L’association s’inquiète donc de la recrudescence du nombre d’animaux errants - chiens et surtout chats - dans notre département. Tout en pointant la responsabilité des communes à ce propos. « C’est normalement aux maires de prendre en charge ces animaux. Or, il n’existe qu’une seule fourrière en Creuse, à Saint-Sulpice-le-Guérétois. Celle-ci est destinée à recevoir les animaux trouvés dans les communes de l’agglomération du Grand Guéret. Lorsque l’on recueille un animal hors de ce secteur, nous n’avons pas d’autre choix que de le placer dans des familles », commente Florian Chavignaud.
Une pétition pour interpeller les communesPet’s Rescue France milite depuis plusieurs années pour que les municipalités ou les intercommunalités se dotent de véritables moyens pour s’occuper des chiens et chats en divagation. L’association a d’ailleurs récemment lancé une pétition en ligne pour exiger la « mise en application de la loi pour les communes ne disposant pas de fourrière ». Celle-ci a déjà reçu près de 8.000 signatures.
En 2022, Pet’s Rescue a par ailleurs transmis un questionnaire aux communes de Creuse pour leur demander si elles possédaient des fourrières. « Sur les 258 communes interrogées, nous avons reçu 84 réponses. Seules huit expliquaient disposer de moyens pour l’accueil des animaux », relate Florian Chavignaud.
De son côté, Philippe Bayol, coprésident de l’Association des maires de Creuse (Amac) et maire de Saint-Vaury, convient que les petites communes « n’ont pas vraiment les moyens de gérer cette problématique, en termes de locaux et de personnel ». « Si les animaux sont pucés ou tatoués, on peut retrouver facilement le propriétaire. Mais, dans le cas contraire, les communes se tourneront vers les associations », dit-il. Associations qui, encore une fois, seront confrontées au défi de l’adoption…
Devenir famille d'accueil. Les personnes désirant devenir familles d’accueil pour Pet’s Rescue France doivent remplir un formulaire d’information en ligne sur le site de l’association. « Elles doivent idéalement disposer d’une pièce libre pour l’animal. Et surtout avoir du temps pour s’en occuper », explique Florian Chavignaud, fondateur de l’association. Les éventuels frais vétérinaires sont entièrement pris en charge par Pet’s Rescue. En revanche, ceux relatifs à l’alimentation des animaux peuvent être couverts en tout ou partie par l’association. L’ensemble de ces éléments devront être fixés dans un contrat signé entre la famille et Pet’s Rescue France.
Texte : François Delotte
Photo : Bruno Barlier