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Октябрь
2024

Des collèges et lycées du Brivadois ont reçu une bande dessinée sur l'histoire de la Résistance dans la région

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"Nous avons voulu faire cet ouvrage spécialement pour la jeunesse. C’est l’essence même de ce projet », rembobine Daniel Rigal, président de l’Amicale des anciens de la Résistance et du maquis et de leurs amis.Il fait partie des quatre coscénaristes de la bande dessinée Raconte-moi papy, la Résistance dans le Brivadois.

A destination des collèges et lycées

L’ouvrage a été présenté vendredi 27 septembre en sous-préfecture de Brioude, en présence des plus hauts représentants du département et surtout des responsables des établissements scolaires du Brivadois. Onze collèges et lycées ont reçu plusieurs exemplaires de cette BD. Un outil qui pourra être utilisé comme un témoignage de l’Histoire auprès des jeunes générations :

" La bande dessinée est un formidable moyen de capter l’attention, d’éveiller la curiosité et d’appréhender des événements difficiles à comprendre ",

a souligné le maire de Brioude, Jean-Luc Vachelard. Faire entrer ce volet de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale dans les classes, c’est la volonté de Catherine Solelhac, professeure documentaliste à l’Erea (Établissement régional d’enseignement adapté) de Brioude :

" On fera une présentation aux élèves en compagnie des professeurs d’histoire-géographie. Ça nous permettra de faire un rappel par exemple sur le mont Mouchet. Vu que c’est une bande dessinée, l’approche est plus attractive qu’à travers un manuel scolaire. "

 Une alternative à l’apprentissage classique qui séduit : " On a des élèves venant de l’étranger et qui ne connaissent pas forcément cette période de l’histoire de France. À part Jean-Moulin, certains ne sont pas très au fait du sujet. " La documentaliste s’attarde un peu sur les illustrations :

" J’aime beaucoup les graphismes et les jeux de couleurs. Les nazis sont en rouge, la couleur du sang et les résistants en bleu, la couleur de l’espoir… "

 Plus loin, Gaëlle Raspail, assistante d’éducation au collège Joaquim-Barrande de Saugues, est venue récupérer des exemplaires de la BD, accompagnée de Cynthia et Clémence, élèves de 4e. Les deux adolescentes font partie d’un atelier sur la Résistance mis en place dès la classe de 6e : " C’est l’histoire de nos anciens. Par notre proximité, on a travaillé sur le mont Mouchet en étudiant des groupes de résistants, des villages martyrs… Cette BD va beaucoup nous servir…" 

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Un ouvrage pour continuer à transmettre l’histoire et ne jamais oublier ceux qui l’ont écrit.

 

Jeremy Virot 

 

Comment vous est venue l’idée de faire une bande dessinée sur la Résistance à Brioude ?

Les membres de l’Amicale des anciens de la Résistance et du maquis et de leurs amis sont venus me voir. Ils voulaient faire une BD sur la Résistance à Brioude. J’ai dit banco. Simplement, une BD, c’est un dialogue. Et là, ce n’est pas un dialogue. Je pense que ce qu’on a fait n’est pas réellement une BD…Qu’entendez-vous par là ?

On la présente comme une BD alors que ce n’est pas une vraie BD. Au niveau de la présentation et de la manière de la lire, ça y ressemble. En fin de compte, c’est comme si c’était Emma qui avait fabriqué ce livre avec son grand-père. Normalement dans une bande dessinée, il y a des bulles et là il n’y en a pas. À la place, Emma a mis des post-it avec des bouts de scotch pour raconter l’histoire de son grand-père. Pourquoi se détourner du style bande dessinée ?

En principe dans une bande dessinée, il y a une multitude de dialogues. Dans cet ouvrage, il n’y en a qu’un entre un grand-père qui raconte son histoire à sa petite fille. Il a fallu trouver un concept adéquat. C’est en fait une espèce de scratch booking : on est en 2024, le grand-père d’Emma n’est plus là et donc elle sort cette BD en son hommage. Le fil rouge, c’est la transmission entre générations. Développer ce concept a pris presque deux ans.Frédéric Raillot, l'illustrateur de la bande dessinée a travaillé près de 400 heures sur le projet Vous parlez de transmission, cet ouvrage s’adresse donc plutôt à la jeune génération ?

Je ne voulais pas que ce soit une BD pour les anciens. Il faut que les plus jeunes puissent s’identifier aux deux personnages, Antoine et Emma. C’est l’histoire d’une gamine de 10 ans qui s’assoit sur un canapé à côté de son grand-père et qui lui demande de lui livrer ses souvenirs sur la Résistance. C’est un cas de figure qui aurait pu nous arriver à tous. Les jeunes pourront peut-être, à leur tour, interroger leurs parents ou leurs grands-parents pour qu’ils leur racontent leurs souvenirs.Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans la construction de cet ouvrage ?

Il faut penser que le grand-père raconte à sa petite-fille des choses un peu violentes, des massacres, des déportations de familles juives. Cela nécessite de trouver un équilibre dans le choix des mots utilisés. On a fait des essais, un peu comme du théâtre, pour voir si le dialogue fonctionnait ou pas. Dans la BD, on ne peut pas tout raconter, j’ai essayé de créer une ambiance pour donner envie aux jeunes de s’intéresser à cette période et peut-être d’aller voir plus loin. 

 

Propos recueillis par Jérémy Virot

La bande dessinée , Raconte moi papy, la Résistance dans le Brivadois 

 Comment se procurer l’ouvrage ? La BD a été imprimée à 1.050 exemplaires. Elle est disponible en ligne sur le site toukygraph.fr. Prix : 12 euros.