Pourquoi la Corrèze fait-elle partie des départements qui consomment toujours plus de foncier pour le logement ?
De quoi parle-t-on ?
L’Institut d’analyses économiques (Insee) de Nouvelle-Aquitaine a publié, courant septembre 2024, une étude départementale sur la consommation d’espaces naturels, agricoles ou forestiers.
Entre 2009 et 2021, c’est un peu plus de 2.000 hectares, soit « la superficie de Varetz, Gimel-les-Cascades ou Grandsaigne », qui ont été aménagés en Corrèze, aux trois quarts pour du logement neuf.
Sur cette période, l’espace consacré à l’habitat a augmenté de 12,5 % dans le département, bien plus que la moyenne de Nouvelle-Aquitaine (9,5 %). Au niveau national, seuls la Corse, le Calvados, les Landes ou le Gers font plus que la Corrèze, qui a pourtant une population qui stagne, voire diminue.
Et pour ma commune ?Pour connaître l'évolution sur votre commune, vous pouvez consulter la carte ci-dessous, en cliquant sur un secteur. Les limites blanches correspondent aux intercommunalités (agglos et communautés de communes) du département.
Comment expliquer cette tendance ?
Selon l’Insee, elle est liée à l’évolution des modes de vie : le vieillissement de la population (maintien à domicile), départs des enfants et surtout les séparations. La taille des ménages se réduit, mais génère des besoins en logement. C’est ce qu’on appelle « les décohabitations ».
Quels territoires sont concernés ?La consommation foncière progresse davantage dans la périphérie de Brive, de Tulle (mais beaucoup moins vite dans ces centres urbains), dans le Midi corrézien et à l’ouest de la Xaintrie. La sobriété se trouve dans le nord, sur le plateau de Millevaches.
Le paradoxe des logements vacants…Le département consomme du foncier pour l’habitat alors que les logements vacants sont toujours plus nombreux, surtout en haute Corrèze. Ils représentent aujourd’hui 11 % du parc corrézien.
Les ménages s’en détournent, les jugeant inadaptés, gourmands en travaux, éloignés des centres urbains. Ils préfèrent faire construire, avec une emprise au sol qui tend à augmenter (+ 10 mètres carrés en moyenne depuis 2009). Enfin, le nombre de résidences secondaires est, lui aussi, en croissance (7 % en dix ans), ce qui accentue le phénomène.