120 personnes rassemblées à Moulins contre la politique gouvernementale
Coïncidence, les trois syndicats CGT, FSU, Solidaires ont appelé à manifester et à faire grève, ce mardi 1er octobre, le jour même où le nouveau premier ministre, Michel Barnier, prononçait son discours de politique générale.À Moulins, un défilé était prévu, mais vu la météo pluvieuse, les organisateurs ont opté pour un rassemblement, Place de la République. Devant environ 120 personnes, soulignant "un contexte de crise politique, sociale et démocratique", les représentants de l’Union syndicale des retraités CGT, de la FSU, de l’UL-CGT ont pris la parole pour demander l’abrogation de la réforme des retraites, une hausse globale des pensions, une augmentation des salaires. Ils ont dénoncé le déni démocratique d’une politique gouvernementale toujours plus ancrée à droite.
Les représentants syndicaux agacésPosant la question du pouvoir d'achat, Patrick Herbette, pour l'Union syndicale des retraités CGT, a réclamé une augmentation immédiate de 10% des retraites et pensions. Il a aussi souhaité la mise en place d'une politique de santé, l'arrêt de la casse des hôpitaux publics."Nous avons empêché la formation d'un exécutif Macron-Bardella, mais maintenant on se retrouve avec un exécutif Macron-Barnier avec la bénédiction de Le Pen. Pour avoir la garantie d'être au gouvernement, il faut être dans le parti qui a le plus perdu aux élections", s'est agacé Vincent Presumey, pour la FSU. "Le syndicalisme a la responsabilité de défendre la démocratie et de s'opposer au coup de force anti-démocratique ; le déni de démocratie actuel produit un état de sidération. Il est possible que le RN soit au gouvernement avant 2027", a-t-il ajouté, espérant que "le bouchon va sauter".
"Rentrée inédite d'un point de vue démocratique et social", pour Patrick Thomas, secrétaire général de l'UL CGT, dénonçant "une politique gouvernementale encore plus ancrée à droite". Et de rappeler que des ministres ont voté contre le mariage pour tous, contre l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Citant Lucie Aubrac ("Résister se conjugue toujours au présent") et Aimé Césaire, il a réclamé une hausse des salaires, l'abrogation de la retraite à 64 ans. "Les directions se gavent et licencient ou envisagent de le faire. Des salariés de Manitowoc (Potain), Bosch, Goodyear sont inquiets", a-t-il déploré. L'UD-CGT demande des assises pour l'emploi.
L'incompréhension des manifestantsParmi les manifestants, Messaline, 38 ans, infirmière en Ehpad, s’interrogeait : "Où va-t-on ?" et elle souhaitait que ça change, car « nos conditions de travail sont devenues épouvantables. On nous demande de ne plus faire d'heures supplémentaires, mais que deviennent alors les patients ? ».
Un peu plus loin, deux enseignantes moulinoises exprimaient également leur mécontentement, notamment face à des groupes de besoins les mettant en difficulté sans bénéfice pour les élèves. Retraités moulinois, Alain et Marie-Thérèse, septuagénaires, confiaient : "Nous avons l'impression d'être des citoyens de seconde zone, nous avons un sentiment d'injustice. Nous ne croyons pas au gouvernement actuel, il faut qu'il cède sa place".
Pascal Larcher