De la prison ferme après une violente bagarre à la maison d'arrêt de Guéret

Une impulsivité des détenus qui s’est exprimée jusque dans le box des prévenus. Tous placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Guéret pour des faits antérieurs, trois détenus ont été jugés lundi 30 septembre pour des faits de violence au sein de l’établissement pénitentiaire.

A leur arrivée dans le box, deux d’entre eux ont essayé de se jeter l’un sur l’autre, visiblement animés par un contentieux liés à leur détention. Une animosité entre deux personnes difficilement compréhensible car ce sont bien ces deux jeunes de 21 ans qui ont fomenté ensemble une violente agression contre un autre détenu le 31 août 2024. 

"Petit suisse" et "666" en vengeurs

« Il voulait que je rentre du stupéfiant au parloir, je n’ai pas voulu donc il a insulté ma famille ». Voilà la raison qui a poussé Oussama Zouaghi (*) qui est surnommé “petit suisse” au sein de la maison d’arrêt à se venger accompagné d’un autre détenu, Jacob Diego, surnommé quant à lui “666”. De nombreuses insultes échangées de part et d'autre avec la future victime la veille au soir auraient poussé les deux jeunes à commettre l’agression. Lors d’une promenade dans la cour de l’établissement, armés de chaussettes avec des bouts de verre à l’intérieur, ils s’en prennent violemment à cet autre détenu lui provoquant une plaie de 3,5 cm.

“Je n’ai aucun regret”, lance alors au tribunal Jacob Diego, extrêmement nerveux durant toute l’audience. Son comparse, Oussama Zouaghi, réalise à peine les conséquences de son agression. « En prison, il ne faut pas être violent mais il ne faut pas se laisser marcher dessus. » 

De la prison ferme

Au moment des faits, un troisième individu a aussi pris part à la fin de la bagarre. Agé de 21 ans, il était également poursuivi ce lundi pour la détention de stupéfiants qu’il aurait échappé pendant la rixe. Fait pour lequel il sera relaxé, le doute lui ayant profité. Pour les faits de violence auxquels il a pris part, ce troisième prévenu a été condamné à une amende de 300 euros. 

Les deux initiateurs de l’agression ont été condamnés à de la prison ferme. Jacob Diego à deux ans d’emprisonnement dont 6 mois de sursis probatoire renforcé pendant 24 mois. Oussama Zouaghi à deux ans d’emprisonnement dont 6 mois de sursis simple. Tous les deux ont été maintenus en détention. 

S’appeler “Petit suisse”, “666” ou bien simplement être opportuniste lors d’une bagarre, Me Bonnin, l’une des avocates de la défense en a convenu : « Tous les trois ont un point commun : l’impulsivité et le manque d’ancrage. »

(*) Nous publions l'identité des personnes condamnées à partir d'un an de prison ferme avec mandat de dépôt.

 

Vincent Faure