Salaires, retraites, services publics : près de 200 personnes mobilisées à Guéret pour la manifestation du 1er octobre
Drapeaux trempés mais déterminés. L’appel à mobilisation de l’intersyndicale creusoise a réuni 200 personnes devant la préfecture, ce matin, quelques heures avant le discours de politique générale du premier ministre, Michel Barnier.
Salaires, services publics, abrogation de la réforme des retraites, politique environnementale, cette manifestation du 1er octobre se veut « une manifestation pour nos droits », explique l’intersyndicale. Elle porte ces « urgences sociales qui ont été exprimées dans les mobilisations comme dans les urnes et que le gouvernement ne semble pas entendre ».
« On voit le délitement des services publics, ce sentiment d’abandon en Creuse et ailleurs. Si on juxtapose à la carte du vote Rassemblement national la carte de l’abandon des services publics, on voit des correspondances inquiétantes », cite Laurent Margueritat, pour l‘union départementale CGT, qui observe là « un rejet du système » à force de manquer de tout.
Ce 1er octobre est la première foulée d’un processus « où l’on doit réaffirmer nos revendications ». En juin, elles sont passées par le résultat des urnes et aujourd’hui, « elles sont d’autant plus d’actualité que des choix politiques vont êtres faits ».
Face « aux solutions progressistes validées par plus d’un tiers des électeurs aux législatives, augmenter les salaires, remettre de l’humain là où on en a besoin, l’hôpital, l’école, les services publics », la CGT « sent bien que la petite musique de la rigueur et de l’austérité est enclenchée par le gouvernement Barnier ».
« On nous annonce un budget d’austérité, un budget de coupes donc c’était une évidence aujourd’hui de demander d’autres perspectives pour l’éducation, les personnels et la jeunesse », insiste de son côté Luc Marquès, secrétaire départemental du SNUipp FSU.
Parti de la préfecture, le cortège a fait une halte symbolique devant l’hôpital, puis devant l’inspection d’académie, demandant, devant chacun, plus de moyens, financiers comme humains.
« Le constat est sans appel, on a un service public de l’éducation qui faillit dans sa mission de faire réussir tous les élèves, on a des professeurs des écoles qui sont payés largement en dessous de la moyenne des professeurs des écoles de l’OCDE, on a toujours des AESH qui sont malmenées, méprisées et payées en dessous du seuil de pauvreté », ajoute Luc Marquès.
Une mobilisation qui en appelle d’autresLes organisations de retraités étaient également de la mobilisation pour demander une augmentation des pensions et une indexation des salaires sur l’inflation, soutenant également l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans.
L’ex-députée de la Creuse « et retraitée », Catherine Couturier, rappelle que « cette réforme de la retraite à 64 ans a été très largement censurée par le vote des citoyens en juin ». Elle n’attend pas grand-chose du discours de politique général de Michel Barnier, qui « ne pas va répondre aux exigences des manifestants, à l’augmentation des salaires, du SMIC, des moyens donnés aux services publics ».
« Il veut faire des coupes dans les dépenses publiques et on sait ce que ça veut dire, surtout ici en Creuse » où les services publics sont parfois à bout de souffle.
Ce 1er octobre marque le début de nouvelles mobilisations, « c’est un tremplin », confie Laurent Margueritat, qui attend beaucoup de l’ouverture des négociations du Projet de loi de financement de l’état et de la sécurité sociale, mais aussi des aspirations des Creusois.
« L’idée c’est de reprendre notre bâton de pèlerin parce qu’on a besoin d’enclencher une dynamique, de profiter notamment de la transition écologique et environnementale, dont on a tous besoin, pour que des projets innovants émergent en Creuse et pas forcément des projets de destruction systématique de la forêt par exemple. On va avoir besoin de repenser la ressource en eau, les interconnexions… Ce sont des projets qui, à terme, vont nous permettre de recréer du lien et de l’économie ».