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De sa blessure jusqu’à la médaille, la native du Puy-en-Velay Johanne Defay raconte ses Jeux olympiques

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La première vague prise à Teahupo’o aurait pu être la dernière des Jeux pour Johanne Defay. Envoyée au tapis, dès les séries, la Ponote était sortie le visage ensanglanté. « J’ai senti que j’avais tapé très fort le récif, mais je n’ai pas perdu connaissance, donc je pensais que ce n’était pas grave, rembobine-t-elle. Puis, mon adversaire m’a demandée si j’allais bien et m’a fait remarquer que je saignais. » La surfeuse tricolore avait tout de même fini sa série, avant de partir se faire recoudre et de passer une série de tests. « Le soir même, les médecins m’ont dit que je n’étais pas à 100 %, mais qu’ils verraient demain. Je devais notamment réciter les mois de l’année à l’envers. J’ai fait la même chose avec une série de chiffre donnée. »

Une demie cruelle

Heureusement, la native du Puy-en-Velay a reçu l’accord des médecins afin de poursuivre la compétition. Avec son casque et ses quatre points de suture, elle est repartie à l’abordage. « Ce n’était pas très agréable avec le casque qui appuyait au niveau de la blessure, mais j’ai serré les dents. » Cela ne l’a pas empêché de déjouer plusieurs des pronostics. En huitièmes de finale, elle éliminait la locale Vahine Fierro. Au tour suivant, Carissa Moore, médaillée d’or en titre et quintuple championne du monde, s’inclinait face à la Vellave.

En demi-finale, c’était l’Américaine Caroline Marks qui se dressait sur sa route. Johanne Defay réalisait une superbe série et marquait un score de 12,17 points. Son adversaire était dans le dur, avant de prendre une vague qui lui permettait d’égaliser au centième près. Et donc de s’imposer, puisque le règlement donne la priorité à la surfeuse qui a obtenu la meilleure note sur une seule vague. « Je pense que ça m’est arrivé deux fois en 18 ans de carrière, souffle la Vellave. Un mois avant, j’étais dans la même situation face à cette même fille et à 0,01 point près, je n’avais pas eu la note nécessaire pour passer devant. »

La Française avait quand même su se remobiliser pour aller chercher sa breloque, dans une ultime série, quelques heures après la déception de sa demie. « Dans un sens, ça donne une saveur particulière à ma médaille. Peut-être que je préfère avoir le bronze plutôt que l’argent, parce qu’au moins, je finis sur une victoire. Il y a un côté sentimental. »

C’était surtout un soulagement et un bon moyen d’évacuer la pression accumulée durant des semaines. « C’est long d’attendre les JO, tout le monde t’en parle deux ans avant. Je voulais que ça se finisse positivement, pour éviter d’en discuter pendant longtemps négativement, à mon retour », explique la médaillée ponote.

 

Lucas Jacquet