Michelin lance deux nouveaux pneumatiques pour équiper la plus grosse moissonneuse-batteuse de New Holland

Tout a démarré avec le projet de création de New Holland et du groupe CNH, en 2014, d'une toute nouvelle moissonneuse-batteuse, la CR11, qui possède aujourd'hui la plus grande trémie (20.000 litres) et le plus large collecteur (15 mètres). Malgré sa taille imposante, cette machine répond à deux objectifs : accroître la productivité et réduire la compaction du sol.

"Pour la partie pneus, nous avons été mis dans la boucle en 2018", retrace Mathieu Tufféry, responsable de comptes techniques chez Michelin. Avec une particularité : ne pas savoir à quoi ressemblerait la machine avant sa présentation officielle, cinq ans plus tard, au salon Agritechnica. "New Holland est venu vers nous avec des spécifications. A la suite de cela, nous avons eu des réunions en interne pour nous assurer qu'on était capable de faire ce pneu techniquement, qu'on était capable de bâtir ce projet et surtout de respecter le calendrier fourni par le client", poursuit Mathieu Tufféry.

Contraintes

Il fallait également que l'équipementier soit capable de répondre à des contraintes dimensionnelles, de diamètres et de largeur de véhicules, afin de respecter les différentes réglementations pour le transfert routier en Europe de cette moissonneuse-batteuse.

Tout un travail de recherche a été mené sur le site de Ladoux, près de Clermont-Ferrand. Puis un prototype a été mis au point, envoyé ensuite dans le centre spécialisé de Michelin en Espagne, afin de subir toute une batterie de tests, notamment d'endurance. C'est désormais dans l'usine de Valladolid que ce pneu est fabriqué.

L'ajout de ces nouvelles dimensions VF900/65R46 CFO et VF800/70R46 CFO représente une avancée majeure dans la technologie pneumatique agricole. Ce pneu VF900/65R46 CFO mesure 2,32 mètres. 

19 tonnes de charge

Bénéficiant tous les deux de la technologie brevetée Michelin Ultraflex technology, ces pneus peuvent supporter, chacun, une charge supérieure à dix-neuf tonnes. Associés à une nouvelle configuration sur l'essieu arrière, ils permettent non seulement d'augmenter l'empreinte au sol de 23 % mais également de réduire la pression au sol de 7 % et d'optimiser la consommation totale de carburant. Comment ? Grâce à cette technologie Michelin Ultraflex qui permet aux pneumatiques d'être gonflés à basse pression.

200 composants sont nécessaires à la fabrication de ces pneus, avec des couches différentes répondant à un cahier des charges spécifique.

Enjeux

Ces nouveaux pneus répondent également à un besoin du secteur agricole de s'adapter aux changements déjà présents. "D'ici à 2050, on prévoit une évolution de la population de 24 % et du besoin de nourriture de 69 %, alors que sur la même période, les terres arables, donc les terres cultivables, ne devraient pas augmenter de plus de 5 % au niveau mondial. D'où le premier enjeu : continuer à augmenter la productivité pour les agriculteurs. Et le deuxième, le changement climatique : les fenêtres de tir pour les plantations comme les récoltes se réduisent en termes de temps, avec des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes : sécheresse, inondations... un peu partout dans le monde", détaille Nicolas Reboul, directeur des ventes première monte agricole pour le groupe Michelin.

Avant de conclure :

Qu'est-ce que cela engendre comme impacts pour les agriculteurs ? Ils ont besoin de plus de vitesse, encore une fois de productivité et notamment de vitesse pour pouvoir faire réaliser les mêmes opérations dans des fenêtres de temps plus réduites.

Gaëlle Chazal